mercredi 1 mai 2024

Je suis allé dans l’église pour pleurer une bonne fois pour toutes. Pour toutes les fois où j’ai pas pleuré. C’était aussi des pleurs avant en un sens. Et mon pleur de maintenant n’en est pas vraiment un. C’est une céremonie. C’est une manière de le jouer le pleur. Je me choisis sur quoi pleurer, je vais choisir Dieu. Le pauvre petit Dieu. Il faut bien pleurer sur quelque chose. C’est pour toutes les fois où on pleure pas. Il faut marquer le coup. Inventer qu’on a un sentiment. Sinon il n’y a pas de sentiments. Mais c’est des sentiments quand même. Le sentiment ment voilà tout. c’est comme jouer le sentiment. c’est de l’action plus qu’un sentiment. parce qu’un sentiment c’est inventer. On ressent comme on agirait. On va dans l’inconnu. et on fait briller la fausseté des sentiments. On la joue, on la met en valeur pour révéler la fausseté de la vie. c’est des sentiments comme une action, c’est plutôt comme une prière. Une prière sans vraiment parler mais en marchant. Une prière qui ne parle pas mais qui est là par la marche. Si je pleure aujourd’hui c’est un moment comme il y aurait pu y en avoir d’autres. Mais il faut qu’il existe pour réveler tous les autres où on a pas prié. où on a pas pleuré. Pourtant il s’agissait d’une sorte de prière. De prière en actes. J’y suis donc allé. La fin de soirée était de fin du monde. Ou de début. Un ciel orange vif. Ce ciel on va le mettre dans l’écrit. On verra le contexte de cet évenement. C’est plus important que l’évenement. ces choses qui viennent remplacer tout le reste. pour parler pour elles, parler d’elles. alors que tout le reste n’est que ça. N’est que ce qui le remplace. Le tait. En parle tout en taisant tout. une parole qui se tait. Une parole qui rassemble toutes les autres, qui étaient aussi muettes, et qui les tait une bonne fois pour toutes. Et pourtant continue à comme parler. Comme ce ciel de début ou de fin de je ne sais quoi. désir de début ou de fin on ne sait pas. début ou fin on ne sait non plus. le sens est un peu le désir. et tout ça est tordu. décampe. mais ce n’est pas un désir de mourrir. c’est de vie dont il s’agit quand même. J’ai été pleuré sur la Palestine. Palestine fait partie de moi en ce moment. Ce mot a fait irruption dans mon quotidien. C'est sous forme d'un mot et quelques images qu'elle vient. Elle n’existe pas trop que dans les formulations. Que comment je la reformule. Elle est dans la langue. Je ne sais pas si on dit Palestine ou la Palestine. La Palestine est plus lointain et Palestine plus familier. On dit Palestine quand on veut la sentir un peu plus proche de soi. Et on dit La Palestine quand on veut la sentir un peu plus loin. On dirait quelqu’un la Palestine. Palestine ça fait comme une petite soeur ou une grande soeur. Palestine fait plus comme une petite soeur. alors que La Palestine fait plus comme une dame. Ou une mamie. Ou une dame si on veut plus distant. C’est comme une vieille connaissance qui était dans un coin de nous et qui surgit. Qu’on re-rencontre un jour et cela nous rappelle qu'elle fait plus ou moins partie de notre vie. C’est comme revoir sa famille parfois. Tout le temps qu’on ne les avait pas vus c’est surprenant de se dire qu’on a pas su ce qu’ils ont fait. Comment ce temps est passé pour eux. ça fait une perception du temps étrange, avec différents temps qui suivent leurs cours. et des cassures qui peuvent venir dans le même temps. Parce que le temps n’est pas longiligne mais est un ensemble de cassures. Et notre temps était traversé par d’autres temps. Et cet autre qui s’invite chez nous était déjà là. Et les moments sont un peu comme les mots. Et c’est comme si nous n’avions pas de phrases pour s’adresser à l’autre, mais un seul mot que nous prononcions différemment à chaque fois et qui est déjà les autres. Car nous ne savons pas nos limites avec les autres. Car on voit alors que notre vie est comme un film. Avec toutes les infos qui vont ensemble. La Palestine fait irruption mais parce que nous n'étions pas vraiment nous-même. Soi-même n’avait pas trop de limites avec l’extérieur et était déjà des surgissements. quelqu’un qui gît dans la vie, et qui sur-gît et se ment. surgissement de mensonges mais c’est donc vrai. On voit ce film comme de loin, mais tout le film c’est nous-même. c’est du lointain qu’on ne pourrait pas admirer car on y perd le regard. Et on a la tête dans ce lointain. On n’aurait pas le temps d’en parler ou qu’il nous parle. Car c’est le sens-même et il est muet. Car nous sommes comme une parole qui se tait. Qui rassemble toutes les autres paroles des autres. des paroles qui ne disent rien. Et qui ressent en parlant, en marchant, même. Je mate le goéland gris tacheté. Le gabian jeune. Il vole au ralenti. si je vois le goéland partir je vois la mort. ça sera une mort de quelqu’un. Qui me fera voir la mort en géneral. ça sera la mort d’un gars bien, jeune. Le temps qu’il passe ce sera la mort et ensuite plus. Attention je vais compter. ça va prendre 5 secondes. 5, 4, 3, 2, 1. Je le vois plus ça y est. le gabian jeune est parti. un gars bien jeune est parti. C’est plus clair ainsi. Le gabian jeune, léger, beau. Il a fallu que je sépare cette mort des autres. et de toute la vie. Pour comprendre. Que la mort n’est pas séparée des autres morts. Et ces autres morts pas séparées de la vie. Et même de la beauté. Maintenant je vois que la mort en soi n’existe pas vraiment. C’est l’impensable. Et qu’il y a ce désir qui ne veut pas que décrire les choses. Mais les raturer aussi. Les désecrire. ça décrit et désecrit en même temps. Un papillon de nuit s’agite à ma droite. Je les trouve beau les papillons de nuit. Trés sobres. la forme noble. L’humilité victorieuse les papillons de nuit. Je mets ça dans le poème. Il faut faire semblant qu’il y a des choses qui ont du sens. C’est ainsi que le sens se fait. Ainsi pour Pale Estime. Pas d’estime pour ce monde. Pour moi. je reformule à chaque fois ce qu’elle est. Je découvre et j'invente un peu ce qu’elle est en même temps. Je n’ai pas de sentiments avant mon action de me battre pour elle. Je me bats pour elle comme on exprime un sentiment. Je ne sais pas si j'agis parce que je suis indigné ou si j'agis pour être indigné. Ou si c'est la même chose, le sentiment et l'action, et que c'est toujours nouveau. Mon combat est pour une raison et à la fois n’est pas pour une raison. C'est pour rien. Car je suis un combat déjà en moi. Je suis une résistance. Quelque chose résiste en moi et même à moi. Résiste à la pensée. Est seulement une poussée d'impossible. Et c'est cela qu'il faut un peu demander. Il faut se battre un peu pour Dieu. Je me bats pour les tanzaniens disparus. Mais je ne me bats pas. J’écris pour eux. Mais je n’écris pas. Je suis un combat. Je peux dire que je me bats pour qu’on libère ma honte. ma dignité. Mon néant. Ma mort. Ma vie. Dieu. Mes frêres et soeurs. Je peux dire tout ça. Parce qu'en agissant je reformule ce pourquoi je le fais. j'invente un peu en même temps de découvrir. ma cognaissance est une action. est une cogne. On se dit que c'est surprenant que Palestine soit si proche d'un coup. Mais cela nous rappelle qu'elle était déjà proche et c’est pourquoi des distances sont parcourues trés vite parfois. Car nous ne savions pas ce qu'était nous-même et ce qu'elle était elle, ou d'autres choses. car on ne savait pas les limites de soi et de l'autre. Ni soi ni Palestine n'était vraiment quelque chose, ce qui existait surtout c'était l'espace entre les deux. Car c’était la manière de la prononcer. C’est pourquoi je ne trouve pas la bonne prononciation. il faut que je reformule ce mot plusieurs fois. Pour parler à l’autre et qu’il me reformule aussi. Que je l’invente distante de moi ou totalement moi. Que je joue à être séparée ou que je joue à être elle. Mais c’est plutôt les mots qui se jouent de moi. ça va faire un flop. Je vais tomber dans un trou au final, sans avoir même lancé les dés.

Palestine ou Falestine en arabe. Je pense à cet accent arabe qu’on prend parfois. pour dire haziz et on fait le son H avec la bouche, la gorge. c’est tout un monde qui s’invite alors. c’est toute une langue qui nous croise. au détour d’un simple mot une sonorité nous fait voir qu’on peut parler tout autrement. c’est tout un monde qui nous croise. il vient laisser un autre goût. dans la gorge une possibilité autre de parler, de voir. quand on se bat pour la Palestine. Tout un coup la Palestine nous croise, et le monde arabe. c’est dans trés peu de choses, dans une intonation, et ça ouvre tout un monde. Il y a tout une façon de parler autre, au détour de notre langue, comme cachée derrière notre langue. comme cachée dans nos mots, comme si le sens pouvait changer au milieu de la phrase, que le sens n’était pas linéaire, que le sens pouvait être croisé de mondes, croisé de choses, croisé de langues, que le sens pouvait au détour d’un mot changer énormément. Même si ça ne change pas énormément et que ce qui croise ce n’est pas un monde vraiment, mais au final une nouvelle idée : l’idée que le sens n’était déjà pas linéaire à la base. Que dans la phrase il y a pleins de carrefours. Et pourtant nous semblons continuer en ligne droite. Comme s’il n’y avait pas eu tous ces carrefours. Cette ligne droite est pourtant le fruit de ces choix à ces carrefours. On revient seulement avec les produits de son carrefour mais ce n’est pas pour autant qu’il n’y a pas eu de carrefours. Et la Palestine n’est pas vraiment quelque chose d’extérieur qui aurait pu surgir, mais elle était déjà notre langue elle-même, faite de surgissements et de mensonges seulement. La palestine est dans nos phrases, est dans notre bouche et dans notre gorge. Elle est dans les phrases qu’on reformule et les façons de prononcer les lettres. Mais nous n’avons pas de phrase, nous n’avons qu’une phrase, ou qu’un mot, ou qu’une seule lettre, que nous reformulons sans cesse. Nous sommes cette lettre. Palestine est une façon de se prononcer soi-même. En tournant autour d’un mot. Car nous n’avons qu’un seul mot que nous reformulons. Nous ne sommes qu’un mot. La Palestine n’a pas de sens, nous non plus nous n’avons pas de sens. La Palestine n’est pas un propos. N’est pas des informations, mais elle est déjà en nous, dans notre langue. Mais nous-mêmes sommes déjà un autre. ce n’est ni s’intéresser à elle ni s’intéresser à nous-même qu’il faut, c’est un truc entre-deux. S’intéresser à elle c’est un devoir qui est à la fois jouissance. Je distribue des tracts contre la loi immigration, je dis qui veut un nouveau problème. Les gens s’arrêtent et prennent le tract. Ils veulent des nouveaux problèmes. Car les problèmes sont source de jouissance. C’est même plutôt la même chose. Jouissance et problème. Et il y a un problème principal qui est le problème avec la parole. Et on la reformule on la reformule la parole. On aime bien ce problème. Ce n’est donc pas un problème. Mais sous la langue ou quelque part caché il y a cette reformulation. Avec tout un monde arabe qui croise. Tout un monde d’opprimé et tout un monde de beauté. Tout ça en une syllabe. Tout ça qui fait courant d’air qui vient faire un ram-dam dans le langage. Ou on dirait qu’il pourrait le faire alors que rien ne surgit non plus. Car nous-même nous ne surgissions pas en nous. Et c’est pourquoi cela peut être surprenant. Tout ça qui peut venir dans un tout petit mot parce que tout ça n’est pas vraiment tout ça, et la langue n’est rien, tout ça est un rien qui vient s’inviter dans un autre. une dissonance dans une dissonance. un problème qui vient dans notre problème, et on ne distingue pas bien les deux. et ce problème n’en est pas vraiment un mais de la jouissance aussi. la jouissance du sens, le sens de la vie, et le sens. le sens, le sens de la vie, le devoir, et ces problèmes, c’est quelque chose dont on a besoin, et à la fois ce n’est pas un besoin, c’est un plaisir, un plaisir gratuit. nous nous battons pour le plaisir. Nous n’avons pas besoin de problèmes vraiment, nous sommes le problème. Et il y a surtout le problème du vrai. Mais le vrai ment. Ainsi jouissance et problème sont mêlés, et tout ça invente le sens. Ou encore : sens et jouissance et problème sont mêlés. Et Palestine est dans nos cordes gutturales, elle n’est pour ainsi dire que ça. Puisque tout est manières de dire. Palestine ou La palestine si on la veut plus distante, fait partie de nous, est nous et à la fois n’est pas nous, est un autre inconnu, est tout un monde de beauté, mais à la fois cet autre est forcément nous, car il n’y a pas de moi non plus, donc on fait des allers-retours entre cet autre et ce moi. On est l’espace entre lui et nous, voilà. sans que l’autre soit quelque chose ni moi. On ne peut dire si on s'intéresse à elle ou à nous-même vraiment. Ce n'est pas de la charité pure, mais ce n'est pas non plus purement pour soi-même. Palestine ou La Palestine. L'un fait comme si elle était familière, l'autre comme si elle était distante. Un peu grave et imposante. L'un pour dire que Palestine c'est moi, l'autre pour dire que parce que ce n'est pas moi je dois faire attention à elle. Comme un geste de pudeur qui marque une plus forte camaraderie. comme dire le mot « noir » ou « arabe ». Un mot violent mais qui pourtant rapproche. Elle est un peu les deux. Je sais que je me sauve aussi quand je lutte pour la Palestine. Mais elle n'est pas un "moi" non plus. Elle vient brouiller ce qu'est moi ou ce qui ne l'est pas. Mon keffieh rouge vert et noir, enroulé autour de moi, symbole de la Palestine pour moi. Je le porte pour me mettre dans ce combat, parce que je sais que ce combat peut être résumé à du tissu. Un tissu comme une épaisseur entre les choses. entre la Palestine et moi, entre moi et moi pour faire le lien et séparer en même temps. pour brouiller les lignes entre ce qu’est moi et autre chose. pour ne pas savoir ce qu’est moi, me séparer de moi, et donc me relier au reste aussi, puisque je ne sais pas la différence. pour semer la confusion. pour lier en même temps que ça sépare. Un tissu qui panse et qui à la fois troue. Parce qu’il troue il panse, parce que nous sommes un trou. comme cette impossibilité de savoir Gaza, Palestine, mais cette impossibilité qui est la seule chose possible aussi. Et enviable. Une épaisseur entre soi comme un devoir, une poussée de vie, un espoir, une gaze, un tissu, qui nous pense autant qu’on la pense. nous panse autant qu’on la panse. c’est-à-dire Je n’existe pas qu’avec un pied dans l’autre, que j’invente un peu et qui m’invente. Parce qu’il est comme une parole sans mots dedans, parce que tout ça est le Sens.
quelle est la relation avec une personne ou plusieurs dans plusieurs se ramène une seule comme si c’était sous-tendu qu’un monde arrivait le monde du une personne et quand tu dois partir c’est un monde que tu refermes aussitôt les mondes s’ouvre vite et se ferment vite si on pouvait les voir mais on ne les voit qu’après sans savoir ce qui s’ouvre ou se ferme il y a plusieurs choses engagées je vais à la manifestation il y avait mon écrabouillée on dit ça pour nos crush tous ces mots anglais c’est chiant une cruche car c’est un contenant pour l’amour car il faut bien du contenant et du contenu alors qu’on sait que c’est faut que c’est « faut bien » et que ce « i faut bien » est faux que le faux est cette sorte de faux du « ‘faut bien hein » il faut bien un il faut bien un un parmis ce multiple ainsi une cruche comme contenant alors on dit ma crush ma creuche de façon english pour ne pas insister sur le tragique de l’histoire sur le lourd et la violence de faire contenir un si grand truc dans un si petit truc et de s’inventer un contenant surtout pour quelque chose qui lui aussi est un peu inventé cruche ça veut aussi dire concon ma cruche ma cruche on entend dedans la violence de prendre l’autre pour une conne ou alors c’est vouloir être une cruche aussi ou une perruche on dirait des oiseaux des petits bestiaux et cruche dans cruche de cerveay vides vidés qui s’emboîte deux cervelles de moineaux qui s’interpénetrent pour se vider de toute idée du plein du vide ou de ce qu’ils voudraient même car ils sont la résistance entre eux et le reste entre le corps et l’âme plus que ce corps et plus que cette âme crush ça fait libidineux sexuel et prendre l’autre pour une cruche et soi aussi un fast-food de l’amour et puis à l’inverse ça fait se prendre pour trop gaut trop gaga ce qui revient un peu au même l’amour gaga est une sorte de sexualité libidineuse qui veut user l’autre alors qu’il s’agit de l’amour de l’espoir de l’angoisse de pouvoir avoir une voix une vie quelque chose et l’envie d’en finir aussi ce paradoxe de vouloir et ne pas vouloir alors désigner mal cet amour sortir comme un pet de bouche de soi un espoir comme un amour et à la fois vouloir le sexe ou en finir avec soi vouloir un corps mais un corps mêlé à l’âme mais plus vouloir de corps non plus vouloir tout et vouloir rien et quoi choisir qui choisir quand on se trimballe entre les gens qui choisir pour plus vouloir aussi ça veut dire que la question est mal posée il faut la reformuler je suis une question que je reformule qui choisir alors qu’on me demande pas de choisir et choisir pour faire quoi quoi choisur ( alors que cest) pour en finir avec la pensée pensée de lun du multiple pensée de lamour ou du sexe qui sy mele pncher plus vers le corps ou plus vers l’âme pencher vers rien rester au milieu c’est-à-dire nulle part sans âme ni corps entravé d’un non-corps et d’une non-âme pour l’amour de dieu

écrabouillé est moins violent qu’écrasé complétement écrabouillé mon écrabouillée fait petite bouille petite bouillie mignonne gomme un peu la violence du crush de rentrer dans l’autre et l’annihiler annihiler soi avec on dit mon écrabouillé au lieu de ma crush ça fait plus gentil gentiment on sent pas le truc qui accroche quand on en parle on dit mon écrabouillée pour mettre un peu de tendresse dedans et voir aussi que ça fait un peu mal c’est mignon on a trouvé un truc joli et mignon comme une compréhension qu’il y a de la violence et de la tendresse dans tout et que c’est pas notre faute qu’il y a donc une indulgence à avoir mais écrabouillé ne va pas tout comme crusch non plus coup de foudre irait mieux dans le sens plus violent mais c'est alors partir trop dans les hauteurs et séparer cet un de la masse

un un qui est la masse et un un qui annihile l'idée de masse ou d'un, c'est-à-dire qui n'est qu'une voix parmis d'autres qui se taisent dans leurs paroles quand ils parlent des gens

dimanche 21 avril 2024

comment tu viens à toi. tu
viens ne va pas. les mots tu
viens ne vont pas. c’est venir
sans les mots dessus. ou alors
que des mots. c’est eux qui me
viennent. et s’en vont. ils en
vont tout. mais tout comme un
simple mot aussi.
tout et l’idée de tout
aussi s’en va. on perd tout
et son idée. l’idée de perdre
aussi. et perdre la perte.
je veux dire le sens de
ces mots. confondre être et
s’en aller. que ces idées
semblent maintenant aussi
creuses l’une que l’autre. mais que
je reste avec ça un moment. je
m’en vais et les mots avec.
j’arrive sur ce qui est déjà perdu.
et j’en refous une couche. et
reperds tout en encore plus
mauvais.

texte lu au marché le 20 avril

Moulu va au marché aux puces. Avec les biffins et les biffines. C'est sympa comme mot biffine. On pourrait dire biffine toute la journée. Ou biffin. Pourquoi pas dire ça toute la journée après tout. car on est une poussée. une poussée qui n’a pas de sens. ou c’est le sens qui est une poussée. le sens n’a pas de sens. le sens sans sens pousse. bifin bifine. ça n’a pas de sens. Mais c'est pas grave. donc autant pousser. pourquoi pas. pousser comme un furoncle. la chansonette. pour étrangler. pour achever. le sens dedans. dans le sens. le sens qui pousse. Bifin Bifine. Bi-fin? Fin double. Redoublée. Mort qui meurt aussi. mort et vie les deux à la fois mais sans le sens. vie et mort un peu voulues mais sans savoir ce que c’est. Et plus de sens du tout. À part nous-même le sens, à la limite. le sens qui pousse. une histoire qui pousse. Du coup on est des héros. Des héros de feuilletons. nous venons avec toute une histoire. même si elle ne dit rien. qu’elle n’a pas de sens. nous prenons en charge tout le sens. nous prenons donc toute la vie en charge. puisque la vie n’est qu’un mot, un mot qui rassemble cependant tout pour aller le perdre. nous sommes là où le sens n’est pas encore fait. Nous sommes des génies qui inventons le sens et donc la vie. le sens du mot vie. puisque la vie n’est qu’un mot qui rassemble tout pour qu’on se taise dedans. celle-ci est un mot creux. un mot creux qui réunit tous les autres mots creux. toutes les voix. en moi. pour que je puisse enfin me taire. me taire dans la parole. dans la vie. Moulu est une sorte de parole qui avance dans la rue. Une sorte de bouche. Et on sait pas jusqu'où ça va s’étaler. Il n'y a plus de mots dedans. on se tait et se cache dans la vie. dans les paroles. la vie c'est un tas de paroles. c'est aussi des paroles en l'air. avant même d’arriver le sens se perd. nous prenons en charge le sens. nous prenons en charge de le perdre. nous sommes des héros de feuilletons et nous voulons bien nous perdre dedans et perdre le feuilleton dans le feuilleton, l’histoire dans l’histoire, le sens dans le sens, la parole dans la parole, les gens dans les gens, les gens qui marchent, qui parlent, qui tombent dans leur corps, les gens qui se perdent dans eux-mêmes en vivant.



je pousse et trace. oui tu pousses et traces. nous pensons et traçons. oui ils pensent, ils passent. nous poussons tout deux. tu es moi. tuez moi. tu moi. nous sommes deux. nous sommes mêmes plus que deux. tout un tas de peuples aussi. mais nous sommes peu. petit. je ne suis rien. je suis tout et rien. je ne vais plus être rien. je vais être plus rien. moi non plus. moi aussi. je te le fais pas dire. moi je te le fais dire. comme un oiseau brise la fine coquille. dans un acte violent et doux. sans s'en apercevoir presque. je sors. je rentre. je sors d'une idée de limites. d'une limite et de toutes limites. d'une idée de limite. de toute idée.


je pousse. je pousse et trace. je pense. je pense pousse. je pense c’est de la poussée. poussée tracée. je me trace. c’est du surplus. surplus de pensée. qu’on ne sait pas. ce que ça va être. et à la fois j’arrive après. je suis une rive. je reprends la rive. pour l’achever. achever dans l’oeuf. d’achever dans l’oeuf. d’achever dans l’oeuf. je passe et trousse. je trousse moi et ma pensée. je trousse tout. toutes et tous. mais je pousse tout de même. je m’aime. je me mêle à moi. je m’aime à me mêler. méler des intuitions. des pieds en avant. des paroles en avant. et pourtant arriver après. c’est des poussées tracées. les mélanger dans ma bouche. pour me taire dedans. je retrousse la peau de lapin pensée. car elle est un trou. un trou sans bords. un trousseau de clés. pour ouvrir sa propre porte. on n’a plus les clés ni une quelconque porte. trousseau trousse frousse. frousse du coup la pensée. la pensée où fourrer? où foutre rien? son trousseau de non-clés. dans son trousseau de non-portes.

je mets pas de point d’exclamation à mon bonne soirée. c’est un bonne soirée avec un point qui tranche. à une petite ponctuation on peut sentir une émotion forte. ça peut se jouer à une toute petite ponctuation. car ces émotions fortes ne sont pas linéaires. elles veillaient sous les phrases, elles couvaient parfois pour débouler d’un coup. mais je dis ça pour dire que leur déboulement ment. elle ne déboulent pas non plus. ce n’est que des déboulements qui déboulent, comme des déplacements. les émotions sont comme des déplacements. on dit qu’on a une émotion mais le temps de le dire c’en est une autre qui vient. qui vient la remplacer. comme une phrase se remplace elle-même. nous sommes comme une phrase qui se remplace elle-même. et donc ce n’est pas continu et à une toute petite virgule dans la phrase tout peut arriver. à tout moment le nouveau se fait. et les moments ne sont donc pas linéaires, mais avec différentes vitesses. mais ce ne sont pas vraiment des moments. ce sont des moments qui mentent comme des mots qui mentent comme des mots dans une phrase qui ne sont pas une vraie chaine de mots et de moments. car il n’y a qu’un moment avec tous les mots tous les moments dedans. c’est là-dedans qu’il y a des changements mais comme du temps en boule. ainsi rien ne survient et ne change radicalement non plus. ou tout change radicalement mais on ne sait par rapport à quoi. le passé n’en était pas un, mais un présent. et les moments n’étaient pas plusieurs mais juste un seul comme un tas. un tas de mots un tas de moments un tas de ment. c’est donc à une seule petite virgule qu’une idée de séparation nous vient. c’est à un simple petit détail que toute la séparation peut venir. que c’est toute la vie pourrait se séparer de nous. mais que ça ne vient pas non plus. car c’est plus l’idée d’une séparaion. car c’est aussi l’illusion d’une séparation, d’une violence assez forte, qui nous vient alors dans le corps. et cette illusion est bien une émotion, mais comme jouée, comme un acteur. car il y a illusion d’un lien et illusion d’une séparation. et la phrase entremèle, noue ces deux illusions. nous sommes comme une phrase qui débattrait entre elle de s’il y a relation ou s’il y a séparation. mais nous ne comprenons pas ce que ça veut dire. nous ne pouvons mettre que des intonations pour prononcer cette vérité. nous sommes dans la vérité avec ce qui dedans nous tait. j’anticipe la chute, le fossé entre nous, par ce point, rêche, assez rêche, qui rappelle toute la fracture de la vie. qui arrive avec elle (dans ce seul petit point) tout un monde assez rêche et avec une sorte de violence. dans ce seul petit point, dans les ponctuations, il y a tout un monde qui vient, toute une relation avec la vie qui se fait, ou qui se coupe. c’est comme si on faisait bip-bip sur une bande. oui, non, oui, non. oui à beaucoup de choses. non à beaucoup de choses. oui à tout. et non à tout. comme sur internet on nous demande d’accepter tout ou de refuser tout. mais les deux semblent mélangés. s’il y a un rythme avec ces oui et ces nons, c’est en fait un rythme en boule, immobile, qu’on déploie dans l’espace, mais qui n’est du temps que parce qu’il est déployé dans l’espace. sinon il n’y a pas vraiment de continuité entre les moments, et même d’émotion qui déboule, ou de séparation, ou de relation. de oui ou de non ou d’une contradiction entre les deux.

par la meurtrière tirer sur le mortier le mortier est quelque chose qui tire on tire sur un truc qui tire pour que ça tire deux fois plus que ça tire sur les balles qui fusent que ça tue le meurtre que ça tire sur les balles que ça tire sur tirer

être une meurtriere qui tue une meurtrière par une meurtrière comme si le corps était la petite fente par où passer qu’il fallait viser juste mais qu’il n’y avait pas de fente que le meurtre était le chemin de la flèche que ce n’était que ça dans quel sens va la meurtrière quel sens a la meurtrière et que ça tuait le meurtre aussi et le meurtre est la meurtrière par où quelque chose passe pour tuer mais cet endroit est partout est nulle part est le sens du mot meurtre



une brêche est faite une brêche est faite dans la langue la langue s’ouvre comme une montagne qui a une brêche dedans. la langue s’ouvre le mot Justice se prononce maintenant Etats-Unis ce n’est pas que la justice qui est attaquée ni même tuée c’est l’idée même de justice qui est annihilée au point de nous rendre fou au point que nous ne savons pas ce que c’est et pourquoi nous la voudrions exactement. le exactement est important car c’est dans cette zone de flou que nous devons réinventer le sens de certains mots et réinventer tout le langage aussi.

nous sommes entre deux mondes. notre cerveau est coupé en deux, nous devons aller sur l’autre côté, mais l’autre côté comme le futur. ce monde s’écroule, il faut tout réinventer, réinventer quelque chose de nouveau. mais nous savons que même si nous avons tout le monde dans la bouche en prononcant le mot monde nous n’avons pas tout le monde dans la bouche en prononcant le mot monde que le monde se détruit dans notre bouche en prononcant des mots même le mot monde surtout le mot monde. et que penser est créer ce monde mais que dans le pensée il y a pansement et ment. il y a pensée dans la panse qui ment. il y a aussi dépense comme si quelque chose qui s’inventait et qui tranchait notre propre pensée. nous devons hâter cette néantisation de la pensée dans la pensée, nous devons à la fois anéantir cette pensée mais comme c’est dans la pensée nous devons, nous voulons à la fois parler. nous faisons les deux. nous sommes entre deux mondes et nous n’avons plus que des intonations de mots iniexistants. il faudrait prendre les intonations, les écouter, prendre les mots comme des souffles, des airs. des façons de passer, prendre les intonations toutes les intonations et puis se barrer.


Elle dit beauté grâce tous ces mots-là. Elle parle tout le temps de ça. Je veux filmer ça dit-elle je voudrais le filmer. Il faudrait aussi filmer l’oeil qui dit ça. Et l’oeil qui se perce de le voir. ça peut durer une seconde elle dit, ça peut durer une seconde dans la rue, c’est des moments rares. Elle insiste beaucoup sur la rareté à chaque fois. Pour bien marquer qu’il y a la beauté et il y a quand elle n’est pas là. qu’il n’y a pas d’entre-deux. qu’il y a un moment bien délimité. Elle insiste sur le fait que ça passe préferablement dans un moment court. Elle voit ça comme un évenement. non comme une façon de parler et de se ré-engager dans la vie en parlant. Non comme le sens en géneral. non comme l’oeil qui voit. non comme le sens en géneral, qui part en couille. Je lui dis mais beauté = aussi amour, politique, = aussi pleins de trucs. Je veux dire aussi que c’est tout ça mais que c’est surtout rien. = aussi absence de temps, absence d’attente, attente d’évenements, fin des évenements, et de la pensée, de la pensée qu’il devrait se passer quelque chose, et donc ce mot devient trop gros pour être désiré. il y a une lame dans notre parole quand on parle de beauté. Tout comme ce poète qui me parle du poème comme d’une femme. alors qu’il faudrait pas trop vouloir trippoter le poème. car le poème est tout autour du poème. C’est tout ce qui va autour de ce qu’on va dire ou faire. et on se serait passé du mot poème et même de dire ou faire quelque chose, et le poème est plutôt une passade. Quel est le sentiment à rechercher si les sentiments mentent? qu’il faudrait plutôt réveler la fausseté. Elle a raison qu’il y a des moments avec et des moments sans. De parler de beauté tout ça. C’est des moments qui montrent que la réalité n’était pas la réalité. C’est des moments de vérité. Mais s’ils le sont c’est aussi parce qu’ils révelent l’absence de temps, de pensée. C’est que ce sont à peine des moments, ou des moments pour retourner dans les autres moments, dans le temps. et dans le temps tous ces moments qui n’en sont pas, qui sont de l’éternité. un moment pour réveler ces autres moments où il n’y avait pas ce moment, un moment négatif un moment trou. Mais s’il n’y a pas de sens dit-il ça ne sert à rien. C’est comme pêter. Mais bien sûr, mais d’accord, mais est-ce que pêter par contre n’a pas de sens ? Est-ce que le sens n’est justement pas pêter de la bouche. N’est justement pas que ça, et tout le reste blabla. Il faudrait se perdre dans sa parole tout en parlant. Tout en parlant du sens par exemple. Si nous parlons du sens sans nous perdre, sans nous couper la parole en même temps de parler, alors à quoi ça sert. à part faire encore des plans pour demain. Comme si nous savions bien ce que veut dire Amour, et comme si savoir ce qu’on dit était le plus important. Nous n’engageons pas notre parole et notre personne à la perte. Ne tripottez pas trop les poèmes. Laissez-les aller en les attendant. Laisser filer son désir tout en le dessinant. Evidemment il y a des moments de vérité. Et on s’empresse des les encadrer. Alors qu’il faudrait les rendre à la vie. Les honorer en essayant de tirer tout le jus qu’ils ont. En les rendant à quelque chose de non-séparé des autres moments. Et qu’ils soient juste des explosifs dans le présent, pour parler d’autre chose ou faire autre chose, pour se projetter. Mais on s’empresse de les estampiller beaux. ou miraculeux. Comme émanant d’une force avec sa propre intelligence. C’est-à-dire qui ne sont pas à discuter. Qui ne sont pas à reprendre et à s’engager dans la discussion avec ces moments. car un mot ça ment. et il n’y en a jamais qu’un mais toute la tripottée avec. toute la famille. et puis rien. une fugue hors de la famille aussi. la famille et la fugue deux en un. comme les shampooing deux en un.

On a jamais connu les shampooing pas deux en un, ils étaient directement deux en un. On a jamais connu ce qu’aurait pu être un un tout seul, on n’a pas su compter que déjà il y avait deux personnes. qui donc étaient pas si deux mais direct notre image d’une seule personne. on sentait bien l’arnaque. tout comme ces trucs allégés en sucre, comme si on avait connu la recette avant qu’ils l’allégent. alors que le produit arrive directement avec son allégement. il est de l’allégement directement. ça c’est plus pour le côté en moins de nous. et les shampooing pour le côté en plus. on nous file du en moins et du en plus, alors qu’on savait pas ce qu’on était à la base. on ne connaissait pas la recette de base de nous. la recette traditionnelle. les produits dans les supermarchés ont des labels traditionnels datant de 1664, 1980, 2004. Des labels existe depuis 2014 ou existe depuis 1965. pour eux c’est gages de qualité peu importe l’époque, car on ne sait pas ce qui fait vraiment une tradition, une histoire, quel est vraiment ce passé, et ce qui a changé depuis. ce sont des dates repéres un peu flottantes. qu’on a mis là comme ça pour mettre un repère. tout comme les nouvelles recettes on ne sait pas trop ce qu’elle viennent apporter de nouveau, car on ne connaissait pas trop ce qu’il y avait avant. tout comme nous nous ne savons pas quand est-ce que nous nous sommes séparés de nous, puis que nous y revenons. l’horaire de départ et l’horaire d’arrivée. l’horreur du départ et l’horreur de l’arrivée nous n’en savons trop rien.


le printemps est là et il y a comme une ouverture. c’est comme au cinéma et on y croit à moitié que ça va s’ouvrir, et on ne sait aps ce que ça voudrait dire, mais on retient l’idée. on retient une idée d’ouverture avec le printemps, et que cette pensée, cette idée peut exister tout-à-coup. on retient qu’il y a quelque chose qui peut changer rapidement et de façon surprenante, et ça déjà c’est beaucoup. c’est un gros printemps un peu cinématographique avec son grand renfort de ciel bleu et de soleil. c’est un printemps tout tambourinant. avec ses grosses bottes de printemps et qui fait semblant que tout est très ouvert. mais dans son accoutrement on retient au moins qu’on peut se déguiser comme ça. que nous sommes donc toujours dans des déguisements et celui-ci qui plus est est plaisant. même si on ne ressent pas l’ouverture tout-à-fait au moins on en voit grosso modo l’idée. une suggestion d’ouverture et c’est déjà pas mal! le printemps vient avec ses gros sabots et son déguisement un peu grotesque d’ouverture, et j’avoue qu’on y croit à moitié. mais au moins il nous fait penser à une idée dans le genre. une idée qu’il y a un truc qui s’ouvre. on ne sait pas bien sur quoi et pourquoi même il faudrait que ça s’ouvre. mais enfin une ouverture, l’idée vague, et le fait que les choses changent, qu’il y a des saisons. Qu’un changement peut survenir rapidement. Toutes les saisons font penser aux autres saisons qui vont passer et aux autres saisons qui passeront. On voit à la fois que ça change radicalement et que ça reste toujours pareil. En fait la saison semble changer radicalement d’avant mais on ne se souvient plus d’avant. On est que dans une sorte de moment qui réunit tous les moments et toutes les saisons, tout le temps. Nous ne sommes que dans un long hiver avec des changements dedans. Mais les différents accoutrements de ce long hiver nous fait penser qu’il y a des possibilités de changement. Et en plus un changement pour quelque chose d’ensoleillé. Nous fait penser que la pensée est un changement. quelque chose où il peut y avoir des changements brusques. une ouverture avec quelque chose d’impensable dedans. toute la saison a pris tout l’espace. tout l’air. il est partout et nulle part. elle nous touche sans nous toucher. il n’est plus possible de penser en dehors de ses cadres. il n’y a pas de point d’appui hors du printemps. la vérité du printemps remplit tout. Nous voyons que c’est un faux changement. (et que nous sommes dans l’hiver. ou dans un mélange de toutes les saisons). Mais par ce changement nous voyons que des choses peuvent changer. Que la pensée est un changement par rapport à rien. Qu’elle flotte au-dessus de sa pensée. Avec toute sa logique et sa vérité et son monde. Qui ne concerne qu’elle. Avec ses changements mais comme en boule. Avec son seul changement par rapport à elle. Elle fait des tours de passe-passe avec elle. Elle est donc un truc un peu au-dessus de la tête. Comme surelevé par rapport à notre taille. Elle n’est pas tout-à-fait ce ciel éclatant mais la pensée que ce ciel nous laisse. Elle est plus comme un grand gars. ou un immeuble à deux étages. ou un grand aéroport à la limite, pas forcément plus grand. un truc un peu au-delà de la pensée qu’est la pensée, et on voit que la pensée est une ouverture.

printantifa = en fait printantitout printantiréel printantimonde. printantilangage. printantipensée. si nous voulons détruire ce monde nous devons détruire la pensée. et pour commencer nous devons détruire la poésie. ou plutôt l’idée de la poésie. la poésie poétique. une poésie de réverie. d’imagination. surtout une poésie poétique et de rêverie qui serait en plus politique. nous devons voir la poésie comme une façon de chier. non le printemps des poètes mais le printemps des putes. nous voulons la destruction mais dans le sens destruction de la pensée avant tout, et c’est un acte créateur. rien derrière cet acte de destruction du langage, car il est déjà en lui-même créateur. ceux qui seraient choqués par de tels mots ne comprennent pas la merde que sont les mots. nous n’adhérerons pas à une vision de la poésie qui soit offusqué par une telle conception.

et nous demandons que tous les artistes suivent cette ligne artistique minimale qui est de ne pas considérer la poésie comme une parole belle, belle comme les hirondelles, et en plus dont la beauté va servir les luttes

mais qui est la lutte même et dans cette lutte et destruction émergera peut-être un peu de beauté

une des solutions est de sortir des murs sortir la parole à l’air et essayer que ce ne soit pas discours d’église, ou chacun prendrait la parole dans un cube blanc, avec son temps imparti, indiféremment ce qui se joue autour de lui, ce qui s’est joué avant et se jouera aprs, et indiféremment de ce qu’il dit ou comment il se place dans comme une conversation, une conversation à bâtons rompus avec les masses et les sons et els autres personnes qui parlent et pensent. les poètes devraient se couper la parole. être bousculé par les masses autour de soi quand on dit les choses.

j’envisage d’avoir un gros panneau avec un énorme étron et marquer printantitout printantilangage printantifa pour pouvoir rétablir cette idée que la politique est là quand nous restons sauvage et qu’elle n’est pas à voir comme quelque chose au service d’une autre, mais directement comme une lutte, et donc que cela peut passer par des propos absolument pas normalement « politique »

c’est pourquoi j’en ai autant marre du mot politique que poésie et surtout quand je présente de la poésie politique.

en réalité nous devons définir une ligne clair qui est de la poésie soit mais de la poésie action sur le réel, de la poésie qui tranche dans le langage, et donc fatalement dans la poésie et ses vieilles formes.

dimanche 14 avril 2024

quel secret je cache que je ne dois pas réveler si je lui parle je le révelerai je dois rester caché mais il n’est pas vrai que je suis caché je dois peut-être me réveler je n’ai peut-être pas de secrets ce serait encore pire si je n’avais pas de secret c’est peut-être le cas j’ai un secret sale et caché mais je n’en ai peut- être pas peut-être que le secret est même que je n’en ai pas que je n’ai pas que je nais pas que je ne suis pas que je suis le secret est peut-être que j’existe ou peut-être que je n’existe pas je ne sais pas je n’ai qu’à les laisser dialoguer ensemble et qu’ils arrêtent de m’emmerder l’un qui dit que j’existe l’autre qui dit que j’existe pas et moi qui ne comprend rien à ces termes et qui m’en vais je n’ai qu’à les laisser ensemble parler et moi me casser me casser de toute parole et de tout sens et de tout secret me promener nu avec mon fratras de trucs un nu dont on ne connaitrait pas la définition un nu qu’on zoomerait sur le mot et nu nu nu à la fin on ne comprendrait plus le mot et si ça veut dire on si c’est un petit animal ou si c’est autre chose si c’est un on en mode ON ou en mode OFF un nu nu posé nu là comme ça nul un nu posé comme un petit mot sur une page comme un objet avec sa materialité tout ça juste un truc nu nu nu et on ne comprendrait plus le mot à force de le voir et le poser à à plusieurs reprises tout comme on serait nu de langage et nu de langue et nu avec la nudité aussi de langue

mercredi 10 avril 2024




je pense à l’amour et au sexe. c’est comme un horizon mais sans y penser. je pense à un horizon qui est déjà une lame en moi et horizon est un mot du coup un peu fort. je ne devrais pas dire amour je devrais juste dire sexe mais sexe ne m’intéresse pas trop non plus seulement. il faut rajouter un truc à sexe mais direct on part dans de l’horizon très haut. or ça me coupe la langue parce que ce n’est pas horizon qu’il faut alors il faut se couper la langue avec cet horizon mais alors le mot horizon ni amour ne va pas trop car l’horizon est plus plat que ça. mais dés qu’on raplatit l’horizon on ne part pas dans du petit et du humble on part dans quelque chose qui se coupe complétement on part dans de l’horizon quand même mais qui n’aurait plus la notion de quoi il parle on part dans une parole qui part. alors on va partir sur ça. quand est-ce que ça bascule dans autre chose et on se dit alors que nous sommes des basculements nous sommes une bascule et nous ne savons ce qui a présidé à ce basculement. car ce président n’était qu’une dent n’était qu’une morsure en nous même s’il avait un secret mais il n’y avait à la fois pas de secret aucun. autour de quoi nous avons tourné pour executer ce tournant. nous ne sommes que des tournants exécutés c’est-à-dire coupés avant même d’avoir tournés c’est-à-dire des tournants détournés. nous avons pris un tournant dark-wave. vague noire un vague noir nous avons pris des vagues noires. quand au milieu d’un rendez-vous la personne nous dit comme « rendez-vous ! ». elle nous vouvoie et pourtant elle nous dit de nous rendre. elle y met les formes et est poli et courtoise. mais pourtant elle nous demande quelque chose de violent. quand y’a-t-il des basculements ainsi parce que ça ment. ce n’est ni la violence ni la courtoisie qui se sont vraiment passées mais quelque chose entre les deux. c’est encore un récit inventé de ce qui aurait pu se passer car nous revenons sur le basculement après pour encore le faire basculer, et c’est le sens qui en prend un coup.


je n’ose la contacter. je referais irruption dans sa vie. comment le temps s’est écoulé pour chacun de nous sans s’être parlé. beaucoup de temps peut-être. le temps est engagé est engagé dans ce qui nous tient à coeur on investit son temps. si je ne lui parle pas quelques jours c’est comme ne pas lui avoir parlé pendant plus de jours que quelques jours. c’est avoir introduit une rupture. car son temps n’est pas homogène et quel est ce basculement qui fait qu’elle va peut-être penser à un autre homme. ou une autre femme. ou à autre chose car ce n’est pas forcément une relation dont je parle mais ce un vient frapper à notre porte alors que nous n’avons pas de porte et qu’il est la porte même et le fait de frapper dessus en même temps, et le frappage le cassage de la porte qui est la porte-même. la porte m’aime. ma porte m’aime. le cassage de ma porte m’aime aussi. apporter la porte à moi. apporter l’enfoncage de la porte. enfoncez-vous dans la porte. c’est un bain mou. plus mou. faites fondre la porte. laissez mijoter à feu doux.


envie de poser une bombe et effacer ce bombe de merde. ce monde de merde l'exploser l'effacer oui. ce bombe de merde je veux dire mais en fait je veux dire ce mombe de merde. exploser ce bombe avec un autre bombe. l’exploser l’effacer. t’as vu comment les deux mots sont pas les mêmes entre l’exploser et l’effacer. c’est parce que ça va faire grand buit et silence à la fois. mais les deux vont pas bien ensemble. ça frotte entre les deux. paf tu poses un bombe…là aussi c’est pas le bruit de poser quand je dis paf. en fait y’a rien qui va dés que je fais un truc ça ne ressemble pas à ce que ça devrait être. mais je m’en fous je vais pafer une bombe et ça va poser une explosion. ou un truc dans le genre. on sent que ça ne paf pas vraiment mais que ça reste collé quand même. on sent que c’est le vrai qui ment et explose à la limite lui tout seul. ça fera une explosion silencieuse. même si explosion et silence ça frotte. envie de poser une monde et éclater ce bombe de merde. éclater ce monde pof et voilà. pof pof…ça rebondit encore. tout tombe mais rebondit. c’est pas grave. c’est tant mieux. en vrai je ne veux pas la destruction. je veux la destruction de la destruction. en fait je veux la destruction de tout ce qui se détruit déjà, une destruction en plus-par-dessus. donc je veux la destruction de la destruction aussi. et la destruction de l’idée. l’idée de la destruction. de la pensée. de la pensée de la destruction. poser une explosion et merder ce monde d’effacement. je peux mettre les mots au pif dans la phrase. je suis une phrase qui se noue. envie de nouer entre elle la phrase et me casser avec elle. poser une monde et éclater ce bombe de merde. pif paf pouf…. boum. boum. pof.


par la meurtrière tirer sur le mortier le meurtrier être un meurtrier qui tue un meurtre par une meurtrière comme si le corps était la petite fente par où passer mais qu’il n’y avait pas de fente que le meurtre était le chemin de la flèche que ce n’était que ça dans quel sens va le meurtre quel sens a le meurtre et que ça tuait le meurtre aussi et le meurtre est la meurtrière par où quelque chose passe pour tuer mais cet endroit est partout est nulle part est le sens du mot meurtre


t’es plutôt dans l’amour taiseux. l’amour qui ne dit pas son nom. l’amour qui ne dit aucun noms. l’amour qui va de gens en gens sans savoir qui c’est. qui va voir des inconnus. qui ne parlent qu’aux inconnus. tu veux continuer à parler qu’à des inconnus. l’amour proche de toi tu t’en balances. l’amour loin c’est mieux. tu veux l’amour parti. l’amour mort. l’amour terreux et taisant. dans la bouche terré. c’est ton genre d’amour à toi.

dimanche 24 mars 2024

un truc plus grand que soi. je pense à cette phrase dans la rue. la phrase arrive dans la rue. c’est Lise qui me disait ça. intrusion ici de son nom. comme si elle m’était bien connue. ici une familiarité étrange. Je pourrais dire cette femme à la place. Parfois un ami est simplement un humain un peu étrange et étranger. on fait comme si les noms étaient évidents dans les textes. mais non les noms coincent. les noms déboulent. les noms coincent dés leur arrivées. leur façon de s'extraire des autres noms. de n'être pas une liste de noms mais un seul ou quelques-uns. comment ils viennent et comment ils me parlent. il faut rentrer dans la conversation pour savoir de qui je parle. il faut rentrer direct dans ce que la personne me dit car sinon on croirait que je sais bien ce qu'elle est. qu'il y a tout un passé et des pages dans le roman avant ce chapitre. qu'il fallait comprendre. alors que c'est au présent qu'elle vient avec ce rapport un peu étrange. ce rapport avec juste des bribes d'elle. comme si elle n'était que ces bribes plutôt que quelqu'un. ou alors quelqu'un comme des bribes plutôt. quelqu'un parce que bribes, même. un nom qui déboule comme ça avec son monde, mais justement parce que déboulant avec son étrangeté. on ne saisit que quelques phrases. Elle me dit j’aime les moments d’ivresse quand même. Pour être un minimum hors de moi. Un moment pour son corps. Car nous sommes un corps avec plusieurs appétits, plusieurs volitions. plusieurs moments où faire ceci puis cela. et elle me parled’un moment pour cette machine. Être l’instrumente d’un truc plus grand. Elle dit beauté grâce tous ces mots-là. Elle parle tout le temps de ça. Je veux filmer ça dit-elle je voudrais le filmer. Il faudrait aussi filmer l’oeil qui dit ça. Et l’oeil qui se perce de le voir. ça peut durer une seconde elle dit, ça peut durer une seconde dans la rue, c’est des moments rares. Elle insiste beaucoup sur la rareté à chaque fois. Pour bien marquer qu’il y a la beauté et il y a quand elle n’est pas là. qu’il n’y a pas d’entre-deux. qu’il y a un moment bien délimité. Elle insiste sur le fait que ça passe préferablement dans un moment court. Elle voit ça comme un évenement. Non comme une disposition de l’esprit. Non comme un travail sur le temps long. Non comme la vie en génerale. Non comme le sens en géneral. non comme l’oeil qui voit. Le sens en géneral, qui part en couille. Je lui dis mais sexe = aussi amour, politique, = aussi pleins de trucs. Je veux dire aussi que c’est tout ça mais que c’est surtout rien. = aussi absence de temps, absence d’attente, attente d’évenements, fin des évenements, et de la pensée, de la pensée qu’il devrait se passer quelque chose. Tout comme ce poète qui me parle du poème comme d’une femme. alors qu’il faudrait pas trop vouloir trippoter le poème. car le poème est tout autour du poème. C’est tout ce qui va autour de ce qu’on va dire ou faire. Et on est pas obligé de dire ou faire. ou même vivre un truc. Mais on fait un trou, obligé. un trou dans la pensée. Quel est le sentiment à rechercher si les sentiments mentent? qu’il faudrait plutôt réveler la fausseté. Elle a raison qu’il y a des moments avec et des moments sans. De parler de beauté tout ça. C’est des moments qui montrent que la réalité n’était pas la réalité. C’est des moments de vérité. Mais s’ils le sont c’est aussi parce qu’ils révelent l’absence de temps, de pensée. C’est que ce sont à peine des moments, ou des moments pour sortir des autres moments pour ne faire qu’y retourner. Pour les réveler. Mais s’il n’y a pas de sens dit-il ça ne sert à rien. C’est comme pêter. Mais bien sûr, mais d’accord, mais est-ce que pêter par contre n’a pas de sens ? Est-ce que le sens n’est justement pas pêter de la bouche. N’est justement pas que ça, et tout le reste blabla. Il faudrait se perdre dans sa parole tout en parlant. Tout en parlant du sens par exemple. Si nous parlons du sens sans nous perdre, sans nous couper la parole en même temps de parler, alors à quoi ça sert. à part faire encore des plans pour demain. Et des plans compliqués, téléguidés, nous figeant dans des prières béates, ou un programme des sentiments à ressentir. Comme si nous savions bien ce que veut dire Amour, et comme si savoir ce qu’on dit était le plus important. Nous n’engageons pas notre parole et notre personne à la perte. Ne tripottez pas trop les poèmes. Laissez-les aller en les attendant. Laisser filer son désir tout en le dessinant. Evidemment il y a des moments de vérité. Et on s’empresse des les encadrer. Alors qu’il faudrait les rendre à la vie. Les honorer en essayant de tirer tout le jus qu’ils ont. En les rendant à quelque chose de non-séparé des autres moments. Et qu’ils soient juste des explosifs dans le présent, pour parler d’autre chose ou faire autre chose, pour se projetter. Mais on s’empresse de les estampiller beaux. ou miraculeux. Comme émanant d’une force avec sa propre intelligence. C’est-à-dire qui ne sont pas à discuter. Qui ne sont pas à reprendre et à s’engager dans la discussion avec ces moments. Alors que leur intelligence est comme une machine qui se greffe sur nos machines à nous. c’est tout un ensemble qui pousse, qui est une poussée de réflexion, et qui sort de la limite d’un seul moment. car un mot ça ment. et il n’y en a jamais qu’un mais toute la tripottée avec. toute la famille. et puis rien. une fugue hors de la famille aussi. la famille et la fugue deux en un. comme les shampooing deux en un. On a jamais connu les shampooing pas deux en un, ils étaient directement deux en un. On a jamais connu ce qu’aurait pu être un un tout seul, on n’a pas su compter que déjà il y avait deux personnes. qui donc étaient pas si deux mais direct notre image d’une seule personne. on sentait bien l’arnaque. tout comme ces trucs allégés en sucre, comme si on avait connu la recette avant qu’ils l’allégent. alors que le produit arrive directement avec son allégement. il est de l’allégement directement. ça c’est plus pour le côté en moins de nous. et les shampooing pour le côté en plus. on nous file du en moins et du en plus, alors qu’on savait pas ce qu’on était à la base. on ne connaissait pas la recette de base de nous. la recette traditionnelle. les produits dans les supermarchés ont des labels traditionnels datant de 1664, 1980, 2004. Des labels existe depuis 2014 ou existe depuis 1965. pour eux c’est gages de qualité peu importe l’époque, car on ne sait pas ce qui fait vraiment une tradition, combien de temps il faut pour avoir un passé, quel est vraiment ce passé. ce sont des dates repéres un peu flottantes. qu’on a mis là comme ça pour mettre un repère. tout comme les nouvelles recettes on ne sait pas trop ce qu’elle viennent apporter de nouveau, car on ne connaissait pas trop ce qu’il y avait avant. tout comme nous nous ne savons pas quand est-ce que nous nous sommes séparés de nous, puis que nous y revenons. l’horaire de départ et l’horaire d’arrivée. l’horreur du départ et l’horreur de l’arrivée nous n’en savons trop rien. un truc plus grand j’y pense alors qu’il refait beau à Marseille. le printemps est là et il y a comme une ouverture. c’est comme au cinéma et on y croit à moitié que ça va s’ouvrir, mais on retient l’idée. on retient une idée d’ouverture avec le printemps, et que cette pensée, cette idée peut exister tout-à-coup. on retient qu’il y a quelque chose qui peut changer rapidement et de façon surprenante, et ça déjà c’est beaucoup. c’est un gros printemps un peu cinématographique avec son grand renfort de ciel bleu et de soleil. c’est un printemps tout tambourinant. avec ses grosses bottes de printemps et qui fait semblant que tout est très ouvert. mais dans son accoutrement on retient au moins qu’on peut se déguiser comme ça. que nous sommes donc toujours dans des déguisements et celui-ci qui plus est est plaisant. même si on ne ressent pas l’ouverture tout-à-fait au moins on se dit que c’est déjà pas mal de suggérer. de faire une suggestion d’ouverture. le printemps vient avec ses gros sabots et son déguisement un peu grotesque d’ouverture mais au moins il nous fait penser à une idée dans le genre. une idée pas à creuser qu’il y a un truc qui s’ouvre. on ne sait pas bien quoi et on ne sait pas si nous on voudrait pas plutôt tout refermer. mais enfin une ouverture, l’idée vague, et le fait que les choses changent, qu’il y a des saisons. quelque chose de plus grand, qui nous anime, je pense, dans le printemps éclatant. un truc un peu au-dessus de la tête. pas un truc énormément grand comme un ciel mais un peu plus grand, comme surelevé par rapport à notre taille. comme un grand gars. ou un immeuble à deux étages de Bordeaux. ou un grand aéroport à la limite, pas forcément plus grand. un truc au-delà de la pensée. un truc qui a ses propres désirs. car notre désir s’invente. je vais à une projection de Tsedek! . c’est des juifs décoloniaux. qu’est-ce qu’être juif. qu’est-ce qu’être arabe. qu’est-ce que je suis ? quels sont mes désirs ? C’est Françoise Vergés qui disait ça. et rendre un communisme désirable. ça c’est Lordon. ce que j’entends là c’est que nos désirs sont encore en construction. on ne fait pas que répondre au désir mais on l’invente, on le développe, on l’attise. Simone Weil fait un petit livre : les besoins de l’âme. 4 euros le livre. les besoins de l’âme pour 4 euros! et pas beaucoup de pages. Elle a aussi écrit la pesanteur et la grâce. ça me parle comme mots. comme besoin elle dit l’honneur la vérité le châtiment. C’est étrange comme besoin. L’honneur ça me parle. Cet espèce de truc plus haut que d’autres valeurs. Il faut chercher ce qu’on veut. ça me semble étrange et intriguant qu’on veuille chercher les besoins de l’âme. alors que ce n’est pas forcément évident. qu’est-ce que je suis et qu’est-ce que mon identité me demande? une loi, des valeurs, des principes, qui sous-tendent ce que je vais penser, comment je vais agir. le truc en filigrane comme on dit. en dessous mais pas forcément profond non plus. une loi comme si répondre à un désir identifié n’était pas forcément la solution. mais se trouver des problèmes pouvait en être une pour nous. redéfinir ses désirs. on est coupé dans notre désir, c’est une rencontre entre plusieurs désirs, une discussion, et une contradiction qui arrive, arrive directement contradiction. en l’exprimant, son désir, on, justement « l’exprime », en parle, le dessine. en l’accomplissant, c’est-à-dire en le poussant, en se poussant dedans, on formule son voeu aussi. il y a donc tout un tas de culture et d’identités qui pourront nous aider. ce coach de club de foot, il y a de l’esthétique quand il parle, car il représente tout le foot. il dit je respecte les religions. c’est le coach de l’étoile rouge. vive le foot et l’étoile rouge. il n’est pas qu’une parole mais quelqu’un qui a de l’autorité. une magie qui précède à sa parole. une personne à qui on veut bien obéir, sans forcément regarder à la vérité exacte de ses propos. il dessine des valeurs, comme « l’humanité », qu’on ré-invoque souvent. elle n’existe que dans sa ré-invocation et non vraiment avant qu’on en parle et qu’on donne un nouvel éclairage dessus. et combien de fois s’est-elle fait assassiner et on veut encore la préserver pourtant. on se dit que c’est la der des der à chaque fois. qu’elle va définitivement y passer et c’est vrai. et il y a quelque chose de sacré à vouloir la préserver vivante. les manifestations Palestine ont quelque chose de sacré. Par delà les religions par-delà les frontières ô Palestine nous sommes tous frêres. un idéal beau de fraternité. gaza va vous hanter toute votre vie. on dit que c’est comme la shoah, que c’est aussi sacré que la shoah. comme nous ne savons pas parler, nous disons que c’est sacré. on parle de l’enfer qui va arriver. on parle de la beauté incidible de la Palestine à l’opposé. l’enfer existe. mais il n’y a même plus de menace qu’il arrive, étant donné qu’il est déjà là. cependant on met quand même en garde que ça va nous hanter jusqu’à la fin de nos jours. on dit : « c’est la shoah ». cet épouvantable et justement indicible, et bien c’est justement ça qui se passe. on dit qu’il y a des choses supérieures qu’on ne comprend pas bien mais qui elles savent. puisqu’on ne peut pas désigner ce massacre.


un mec vend des fleurs dans ma rue. il est apparu récemment. il a une gueule très maussade. il est posté là avec ses fleurs. il tire la gueule. il semble sorti d’un film. il est apparu magiquement. il a l’air de souffrir. il ne demande même pas aux gens s’ils veulent des fleurs. il doit lui aussi se sentir comme un mauvais personnage d’un mauvais film, dans un cirque. une image de lui comme ça. la beauté du vendeur de fleurs, et sa tristesse. à chaque fois que je sors je le vois, vision surréaliste. quand j’étais chez moi je ne pouvais me le figurer. quand je suis devant lui je me le figure, mais pas non plus énormément. il me reste seulement l’étonnement de le voir. comme cet autre sans-abri dans une rue, à chaque fois que je passe je le vois, avec sa gueule triste, comme en noir et blanc. ces gens là sont comme dans des films en noir et blanc. t’as tout un monde qui se ramène d’un coup, bourrasque. le temps est assez beau, tu sors dans la rue, paf tu le croises. tu vas à la manif’ palestine. tous ces mondes qui nous croisent, et ça ne veut pas dire qu’on était quelque chose avant qu’ils nous croisent. ils nous révelent plutôt qu’on était rien avant qu’ils nous croisent, avant ces croisements et ce n’est surtout que les croisement qu’on croise, et non ces mondes mêmes, non ces choses-mêmes, mais qu’est-ce que les choses sinon la manirère qu’ils ont de nous croiser. le mec maussade qui tire la gueule avec ses fleurs, campé debout dans la rue.

être l’instrumente de ce truc plus grand. le jouet de cette poussée un peu au-dessus de nos têtes. de cette poussée de ciel aussi, mais pas que de ciel. tu sens les trucs elle dit, tu as les sensibilités, elle dit, comme moi. je pense à la sensibilité. qu’est-ce que je pourrais sentir. je n’arrive même pas à mettre un point d’interrogation. l’intrument dégingandé comme un accordéon, je pense à ça. même si ce truc plus haut n’est pas forcément intelligent. ce truc plus haut nous écrase, et il faut finir l’écrasement. il faut se monter dessus en s’écrasant et nous en conversant avec ce truc plus haut vraiment. une éjaculation de ciel sans les mains sans la bite sans rien. sans ciel. se chercher des noises. c’est-à-dire des bruits. des noix. des noix de bruits. on est emporté dans un monde de cultures, qui précède tout ce qu’on va dire. mais on ne parle pas avec lui, on se tait avec ce monde, avec ces mondes.
en prise avec un truc supérieur. je pense à ces personnages de Duras. affamé d’amour, de sexe, courant partout. se contorsionnant de douleur métaphysique. ou un mot compliqué comme ça, pour dire que c’est un peu mystique. les expériences mystiques où ils veulent l’horreur en même temps que la joie. où ils pensent à de grandes choses comme le bonheur. ça dessine des trucs possibles, aussitôt dessinés qu’abandonnés et même pas vraiment désirés, dessinés comme désir que contourner par le désir aussi. Des expériences-limites qui montrent qu’on est une limite. Qui reviennent dans la vie, qui ne portent pas une vérité un truc à désirer plus, que de montrer qu’on est limite, que parce que cela est possible on est limite. je trouve que t’es limite limite. la limite m’imite. nous sommes deux limites qui s’imitent. nous ne nous parlons qu’à nous imiter. imiter toutes les limites en nous. mimiquent. mimiquer des limites et du coup mi-niquer seulement. petits mickeys qu’on est. petits mickeys dans le nez d’un dessinateur de génie. son génie est sa morve sa mort voulue. des personnages de bds. avec des bulles et des cases et des applats de couleur. tout est surimpressioné. on déboule direct comme une parodie de nous-même. il faut en rajouter une couche. il faut achever toute cette folie dans un coup de folie. mimiquer la limite qu’on est. l’éprouver et l’inventer à la fois. pas parler mais trancher dans le lard. pas trop la grâce mais plus la graisse. ou la grâce comme cette manière de bouger sa graisse. le printemps arrive avec son côté un peu trop. arrive avec lui l’angoisse de devoir le remplir. il fait beau donc il faut sortir. on est censé y faire un truc dans ce printemps et jouir un peu. il ya cette énergie cette jouissance à foison qu’il va falloir dépenser d’une manière. arrive avec la jouissance la peur de ne pas savoir vers où elle va jouir. cette grande angoisse existentielle qui arrive avec le bonheur du printemps. cette angoisse jouissante. cette angoisse mêlée au bonheur. ou alors c’en est l’idée. l’idée de l’angoisse et l’idée du bonheur. du bon heurt.
je pense à quelqu'un qui pousse et jouit et souffre sans limites aucunes. sans limites et sans repos comme si pas même un sentiment une satisfaction un désir repu un bonheur surtout pas un bonheur. quelqu'un qui pousse se voit pousser dans son appart' ou dehors se voit sans bords. je pense à quelqu'un qui pousse quand je vois une souffrance impensable qui fait partie de nous et y penser est comme une prière et une prière est comme une action et l'action est de se jeter dans la vie sans rien n'y faire rien n'y toucher ne pas avoir un mot. tout un monde de moments et de choses différentes. un monde cinématographique ou de série un monde qu'on absorbe et qui nous absorbe.