dimanche 21 avril 2024

texte lu au marché le 20 avril

Moulu va au marché aux puces. Avec les biffins et les biffines. C'est sympa comme mot biffine. On pourrait dire biffine toute la journée. Ou biffin. Pourquoi pas dire ça toute la journée après tout. car on est une poussée. une poussée qui n’a pas de sens. ou c’est le sens qui est une poussée. et le sens n’a pas de sens. le sens sans sens pousse. bifin bifine. ça n’a pas de sens. Mais c'est pas grave. donc autant pousser. pourquoi pas. pousser la chansonette. comme une maladie qui nous pousse. jouir là-dedans. le sens qui n'est qu'une dépense de joui-sens. Bifin Bifine. Bi-fin? Fin double. Redoublée. Mort qui meurt aussi. mort et vie les deux à la fois mais sans le sens. vie et mort un peu voulues mais sans savoir ce que c’est. Et plus de sens du tout. À part nous-même le sens, à la limite. le sens qui pousse. une histoire qui pousse. du coup faim aussi. faim constante que de penser. Mais du coup on est des héros. Des héros de feuilletons. nous venons avec toute une histoire. même si elle ne dit rien. qu’elle n’a pas de sens. nous prenons en charge tout le sens. nous prenons donc toute la vie en charge. puisque la vie n’est qu’un mot, un mot qui rassemble cependant tout pour aller le perdre. nous sommes là où le sens n’est pas encore fait. Nous sommes des génies qui inventons le sens et donc la vie. le sens du mot vie. puisque la vie n’est qu’un mot qui rassemble tout pour qu’on se taise dedans. celle-ci est un mot creux. un mot creux qui réunit tous les autres mots creux. toutes les voix. en moi. pour que je puisse enfin me taire. me taire dans la parole. dans la vie. Moulu est une sorte de parole qui avance dans la rue. Une sorte de bouche. Et on sait pas jusqu'où ça va s’étaler. Il n'y a plus de mots dedans. on se tait et se cache dans la vie. dans les paroles. la vie c'est un tas de paroles. c'est aussi des paroles en l'air. avant même d’arriver le sens se perd. nous prenons en charge le sens. nous prenons en charge de le perdre. nous sommes des héros de feuilletons et nous voulons bien nous perdre dedans et perdre le feuilleton dans le feuilleton, l’histoire dans l’histoire, le sens dans le sens, la parole dans la parole, les gens dans les gens, les gens qui marchent, qui parlent, qui tombent dans leur corps, les gens qui se perdent dans eux-mêmes en vivant.



je pousse et trace. oui tu pousses et traces. nous pensons et traçons. oui ils pensent, ils passent. nous poussons tout deux. tu es moi. tuez moi. tu moi. nous sommes deux. nous sommes mêmes plus que deux. tout un tas de peuples aussi. mais nous sommes peu. petit. je ne suis rien. je suis tout et rien. je ne vais plus être rien. je vais être plus rien. moi non plus. moi aussi. je te le fais pas dire. moi je te le fais dire. comme un oiseau brise la fine coquille. dans un acte violent et doux. sans s'en apercevoir presque. je sors. je rentre. je sors d'une idée de limites. d'une limite et de toutes limites. d'une idée de limite. de toute idée.


je pousse. je pousse et trace. je pense. je pense pousse. je pense c’est de la poussée. poussée tracée. je me trace. c’est du surplus. surplus de pensée. qu’on ne sait pas. ce que ça va être. et à la fois j’arrive après. je suis une rive. je reprends la rive. pour l’achever. achever dans l’oeuf. d’achever dans l’oeuf. d’achever dans l’oeuf. je passe et trousse. je trousse moi et ma pensée. je trousse tout. toutes et tous. mais je pousse tout de même. je m’aime. je me mêle à moi. je m’aime à me mêler. méler des intuitions. des pieds en avant. des paroles en avant. et pourtant arriver après. c’est des poussées tracées. les mélanger dans ma bouche. pour me taire dedans. je retrousse la peau de lapin pensée. car elle est un trou. un trou sans bords. un trousseau de clés. pour ouvrir sa propre porte. on n’a plus les clés ni une quelconque porte. trousseau trousse frousse. frousse du coup la pensée. la pensée où fourrer? où foutre rien? son trousseau de non-clés. dans son trousseau de non-portes.

je mets pas de point d’exclamation à mon bonne soirée. c’est un bonne soirée avec un point qui tranche. à une petite ponctuation on peut sentir une émotion forte. ça peut se jouer à une toute petite ponctuation. car ces émotions fortes ne sont pas linéaires. elles veillaient sous les phrases, elles couvaient parfois pour débouler d’un coup. mais je dis ça pour dire que leur déboulement ment. elle ne déboulent pas non plus. ce n’est que des déboulements qui déboulent, comme des déplacements. les émotions sont comme des déplacements. on dit qu’on a une émotion mais le temps de le dire c’en est une autre qui vient. qui vient la remplacer. comme une phrase se remplace elle-même. nous sommes comme une phrase qui se remplace elle-même. et donc ce n’est pas continu et à une toute petite virgule dans la phrase tout peut arriver. à tout moment le nouveau se fait. et les moments ne sont donc pas linéaires, mais avec différentes vitesses. mais ce ne sont pas vraiment des moments. ce sont des moments qui mentent comme des mots qui mentent comme des mots dans une phrase qui ne sont pas une vraie chaine de mots et de moments. car il n’y a qu’un moment avec tous les mots tous les moments dedans. c’est là-dedans qu’il y a des changements mais comme du temps en boule. ainsi rien ne survient et ne change radicalement non plus. ou tout change radicalement mais on ne sait par rapport à quoi. le passé n’en était pas un, mais un présent. et les moments n’étaient pas plusieurs mais juste un seul comme un tas. un tas de mots un tas de moments un tas de ment. c’est donc à une seule petite virgule qu’une idée de séparation nous vient. c’est à un simple petit détail que toute la séparation peut venir. que c’est toute la vie pourrait se séparer de nous. mais que ça ne vient pas non plus. car c’est plus l’idée d’une séparaion. car c’est aussi l’illusion d’une séparation, d’une violence assez forte, qui nous vient alors dans le corps. et cette illusion est bien une émotion, mais comme jouée, comme un acteur. car il y a illusion d’un lien et illusion d’une séparation. et la phrase entremèle, noue ces deux illusions. nous sommes comme une phrase qui débattrait entre elle de s’il y a relation ou s’il y a séparation. mais nous ne comprenons pas ce que ça veut dire. nous ne pouvons mettre que des intonations pour prononcer cette vérité. nous sommes dans la vérité avec ce qui dedans nous tait. j’anticipe la chute, le fossé entre nous, par ce point, rêche, assez rêche, qui rappelle toute la fracture de la vie. qui arrive avec elle (dans ce seul petit point) tout un monde assez rêche et avec une sorte de violence. dans ce seul petit point, dans les ponctuations, il y a tout un monde qui vient, toute une relation avec la vie qui se fait, ou qui se coupe. c’est comme si on faisait bip-bip sur une bande. oui, non, oui, non. oui à beaucoup de choses. non à beaucoup de choses. oui à tout. et non à tout. comme sur internet on nous demande d’accepter tout ou de refuser tout. mais les deux semblent mélangés. s’il y a un rythme avec ces oui et ces nons, c’est en fait un rythme en boule, immobile, qu’on déploie dans l’espace, mais qui n’est du temps que parce qu’il est déployé dans l’espace. sinon il n’y a pas vraiment de continuité entre les moments, et même d’émotion qui déboule, ou de séparation, ou de relation. de oui ou de non ou d’une contradiction entre les deux.

par la meurtrière tirer sur le mortier le mortier est quelque chose qui tire on tire sur un truc qui tire pour que ça tire deux fois plus que ça tire sur les balles qui fusent que ça tue le meurtre que ça tire sur les balles que ça tire sur tirer

être une meurtriere qui tue une meurtrière par une meurtrière comme si le corps était la petite fente par où passer qu’il fallait viser juste mais qu’il n’y avait pas de fente que le meurtre était le chemin de la flèche que ce n’était que ça dans quel sens va la meurtrière quel sens a la meurtrière et que ça tuait le meurtre aussi et le meurtre est la meurtrière par où quelque chose passe pour tuer mais cet endroit est partout est nulle part est le sens du mot meurtre



une brêche est faite une brêche est faite dans la langue la langue s’ouvre comme une montagne qui a une brêche dedans. la langue s’ouvre le mot Justice se prononce maintenant Etats-Unis ce n’est pas que la justice qui est attaquée ni même tuée c’est l’idée même de justice qui est annihilée au point de nous rendre fou au point que nous ne savons pas ce que c’est et pourquoi nous la voudrions exactement. le exactement est important car c’est dans cette zone de flou que nous devons réinventer le sens de certains mots et réinventer tout le langage aussi.

nous sommes entre deux mondes. notre cerveau est coupé en deux, nous devons aller sur l’autre côté, mais l’autre côté comme le futur. ce monde s’écroule, il faut tout réinventer, réinventer quelque chose de nouveau. mais nous savons que même si nous avons tout le monde dans la bouche en prononcant le mot monde nous n’avons pas tout le monde dans la bouche en prononcant le mot monde que le monde se détruit dans notre bouche en prononcant des mots même le mot monde surtout le mot monde. et que penser est créer ce monde mais que dans le pensée il y a pansement et ment. il y a pensée dans la panse qui ment. il y a aussi dépense comme si quelque chose qui s’inventait et qui tranchait notre propre pensée. nous devons hâter cette néantisation de la pensée dans la pensée, nous devons à la fois anéantir cette pensée mais comme c’est dans la pensée nous devons, nous voulons à la fois parler. nous faisons les deux. nous sommes entre deux mondes et nous n’avons plus que des intonations de mots iniexistants. il faudrait prendre les intonations, les écouter, prendre les mots comme des souffles, des airs. des façons de passer, prendre les intonations toutes les intonations et puis se barrer.


Elle dit beauté grâce tous ces mots-là. Elle parle tout le temps de ça. Je veux filmer ça dit-elle je voudrais le filmer. Il faudrait aussi filmer l’oeil qui dit ça. Et l’oeil qui se perce de le voir. ça peut durer une seconde elle dit, ça peut durer une seconde dans la rue, c’est des moments rares. Elle insiste beaucoup sur la rareté à chaque fois. Pour bien marquer qu’il y a la beauté et il y a quand elle n’est pas là. qu’il n’y a pas d’entre-deux. qu’il y a un moment bien délimité. Elle insiste sur le fait que ça passe préferablement dans un moment court. Elle voit ça comme un évenement. non comme une façon de parler et de se ré-engager dans la vie en parlant. Non comme le sens en géneral. non comme l’oeil qui voit. non comme le sens en géneral, qui part en couille. Je lui dis mais beauté = aussi amour, politique, = aussi pleins de trucs. Je veux dire aussi que c’est tout ça mais que c’est surtout rien. = aussi absence de temps, absence d’attente, attente d’évenements, fin des évenements, et de la pensée, de la pensée qu’il devrait se passer quelque chose, et donc ce mot devient trop gros pour être désiré. il y a une lame dans notre parole quand on parle de beauté. Tout comme ce poète qui me parle du poème comme d’une femme. alors qu’il faudrait pas trop vouloir trippoter le poème. car le poème est tout autour du poème. C’est tout ce qui va autour de ce qu’on va dire ou faire. et on se serait passé du mot poème et même de dire ou faire quelque chose, et le poème est plutôt une passade. Quel est le sentiment à rechercher si les sentiments mentent? qu’il faudrait plutôt réveler la fausseté. Elle a raison qu’il y a des moments avec et des moments sans. De parler de beauté tout ça. C’est des moments qui montrent que la réalité n’était pas la réalité. C’est des moments de vérité. Mais s’ils le sont c’est aussi parce qu’ils révelent l’absence de temps, de pensée. C’est que ce sont à peine des moments, ou des moments pour retourner dans les autres moments, dans le temps. et dans le temps tous ces moments qui n’en sont pas, qui sont de l’éternité. un moment pour réveler ces autres moments où il n’y avait pas ce moment, un moment négatif un moment trou. Mais s’il n’y a pas de sens dit-il ça ne sert à rien. C’est comme pêter. Mais bien sûr, mais d’accord, mais est-ce que pêter par contre n’a pas de sens ? Est-ce que le sens n’est justement pas pêter de la bouche. N’est justement pas que ça, et tout le reste blabla. Il faudrait se perdre dans sa parole tout en parlant. Tout en parlant du sens par exemple. Si nous parlons du sens sans nous perdre, sans nous couper la parole en même temps de parler, alors à quoi ça sert. à part faire encore des plans pour demain. Comme si nous savions bien ce que veut dire Amour, et comme si savoir ce qu’on dit était le plus important. Nous n’engageons pas notre parole et notre personne à la perte. Ne tripottez pas trop les poèmes. Laissez-les aller en les attendant. Laisser filer son désir tout en le dessinant. Evidemment il y a des moments de vérité. Et on s’empresse des les encadrer. Alors qu’il faudrait les rendre à la vie. Les honorer en essayant de tirer tout le jus qu’ils ont. En les rendant à quelque chose de non-séparé des autres moments. Et qu’ils soient juste des explosifs dans le présent, pour parler d’autre chose ou faire autre chose, pour se projetter. Mais on s’empresse de les estampiller beaux. ou miraculeux. Comme émanant d’une force avec sa propre intelligence. C’est-à-dire qui ne sont pas à discuter. Qui ne sont pas à reprendre et à s’engager dans la discussion avec ces moments. car un mot ça ment. et il n’y en a jamais qu’un mais toute la tripottée avec. toute la famille. et puis rien. une fugue hors de la famille aussi. la famille et la fugue deux en un. comme les shampooing deux en un.

On a jamais connu les shampooing pas deux en un, ils étaient directement deux en un. On a jamais connu ce qu’aurait pu être un un tout seul, on n’a pas su compter que déjà il y avait deux personnes. qui donc étaient pas si deux mais direct notre image d’une seule personne. on sentait bien l’arnaque. tout comme ces trucs allégés en sucre, comme si on avait connu la recette avant qu’ils l’allégent. alors que le produit arrive directement avec son allégement. il est de l’allégement directement. ça c’est plus pour le côté en moins de nous. et les shampooing pour le côté en plus. on nous file du en moins et du en plus, alors qu’on savait pas ce qu’on était à la base. on ne connaissait pas la recette de base de nous. la recette traditionnelle. les produits dans les supermarchés ont des labels traditionnels datant de 1664, 1980, 2004. Des labels existe depuis 2014 ou existe depuis 1965. pour eux c’est gages de qualité peu importe l’époque, car on ne sait pas ce qui fait vraiment une tradition, une histoire, quel est vraiment ce passé, et ce qui a changé depuis. ce sont des dates repéres un peu flottantes. qu’on a mis là comme ça pour mettre un repère. tout comme les nouvelles recettes on ne sait pas trop ce qu’elle viennent apporter de nouveau, car on ne connaissait pas trop ce qu’il y avait avant. tout comme nous nous ne savons pas quand est-ce que nous nous sommes séparés de nous, puis que nous y revenons. l’horaire de départ et l’horaire d’arrivée. l’horreur du départ et l’horreur de l’arrivée nous n’en savons trop rien.


le printemps est là et il y a comme une ouverture. c’est comme au cinéma et on y croit à moitié que ça va s’ouvrir, et on ne sait aps ce que ça voudrait dire, mais on retient l’idée. on retient une idée d’ouverture avec le printemps, et que cette pensée, cette idée peut exister tout-à-coup. on retient qu’il y a quelque chose qui peut changer rapidement et de façon surprenante, et ça déjà c’est beaucoup. c’est un gros printemps un peu cinématographique avec son grand renfort de ciel bleu et de soleil. c’est un printemps tout tambourinant. avec ses grosses bottes de printemps et qui fait semblant que tout est très ouvert. mais dans son accoutrement on retient au moins qu’on peut se déguiser comme ça. que nous sommes donc toujours dans des déguisements et celui-ci qui plus est est plaisant. même si on ne ressent pas l’ouverture tout-à-fait au moins on en voit grosso modo l’idée. une suggestion d’ouverture et c’est déjà pas mal! le printemps vient avec ses gros sabots et son déguisement un peu grotesque d’ouverture, et j’avoue qu’on y croit à moitié. mais au moins il nous fait penser à une idée dans le genre. une idée qu’il y a un truc qui s’ouvre. on ne sait pas bien sur quoi et pourquoi même il faudrait que ça s’ouvre. mais enfin une ouverture, l’idée vague, et le fait que les choses changent, qu’il y a des saisons. Qu’un changement peut survenir rapidement. Toutes les saisons font penser aux autres saisons qui vont passer et aux autres saisons qui passeront. On voit à la fois que ça change radicalement et que ça reste toujours pareil. En fait la saison semble changer radicalement d’avant mais on ne se souvient plus d’avant. On est que dans une sorte de moment qui réunit tous les moments et toutes les saisons, tout le temps. Nous ne sommes que dans un long hiver avec des changements dedans. Mais les différents accoutrements de ce long hiver nous fait penser qu’il y a des possibilités de changement. Et en plus un changement pour quelque chose d’ensoleillé. Nous fait penser que la pensée est un changement. quelque chose où il peut y avoir des changements brusques. une ouverture avec quelque chose d’impensable dedans. toute la saison a pris tout l’espace. tout l’air. il est partout et nulle part. elle nous touche sans nous toucher. il n’est plus possible de penser en dehors de ses cadres. il n’y a pas de point d’appui hors du printemps. la vérité du printemps remplit tout. Nous voyons que c’est un faux changement. (et que nous sommes dans l’hiver. ou dans un mélange de toutes les saisons). Mais par ce changement nous voyons que des choses peuvent changer. Que la pensée est un changement par rapport à rien. Qu’elle flotte au-dessus de sa pensée. Avec toute sa logique et sa vérité et son monde. Qui ne concerne qu’elle. Avec ses changements mais comme en boule. Avec son seul changement par rapport à elle. Elle fait des tours de passe-passe avec elle. Elle est donc un truc un peu au-dessus de la tête. Comme surelevé par rapport à notre taille. Elle n’est pas tout-à-fait ce ciel éclatant mais la pensée que ce ciel nous laisse. Elle est plus comme un grand gars. ou un immeuble à deux étages. ou un grand aéroport à la limite, pas forcément plus grand. un truc un peu au-delà de la pensée qu’est la pensée, et on voit que la pensée est une ouverture.

printantifa = en fait printantitout printantiréel printantimonde. printantilangage. printantipensée. si nous voulons détruire ce monde nous devons détruire la pensée. et pour commencer nous devons détruire la poésie. ou plutôt l’idée de la poésie. la poésie poétique. une poésie de réverie. d’imagination. surtout une poésie poétique et de rêverie qui serait en plus politique. nous devons voir la poésie comme une façon de chier. non le printemps des poètes mais le printemps des putes. nous voulons la destruction mais dans le sens destruction de la pensée avant tout, et c’est un acte créateur. rien derrière cet acte de destruction du langage, car il est déjà en lui-même créateur. ceux qui seraient choqués par de tels mots ne comprennent pas la merde que sont les mots. nous n’adhérerons pas à une vision de la poésie qui soit offusqué par une telle conception.

et nous demandons que tous les artistes suivent cette ligne artistique minimale qui est de ne pas considérer la poésie comme une parole belle, belle comme les hirondelles, et en plus dont la beauté va servir les luttes

mais qui est la lutte même et dans cette lutte et destruction émergera peut-être un peu de beauté

une des solutions est de sortir des murs sortir la parole à l’air et essayer que ce ne soit pas discours d’église, ou chacun prendrait la parole dans un cube blanc, avec son temps imparti, indiféremment ce qui se joue autour de lui, ce qui s’est joué avant et se jouera aprs, et indiféremment de ce qu’il dit ou comment il se place dans comme une conversation, une conversation à bâtons rompus avec les masses et les sons et els autres personnes qui parlent et pensent. les poètes devraient se couper la parole. être bousculé par les masses autour de soi quand on dit les choses.

j’envisage d’avoir un gros panneau avec un énorme étron et marquer printantitout printantilangage printantifa pour pouvoir rétablir cette idée que la politique est là quand nous restons sauvage et qu’elle n’est pas à voir comme quelque chose au service d’une autre, mais directement comme une lutte, et donc que cela peut passer par des propos absolument pas normalement « politique »

c’est pourquoi j’en ai autant marre du mot politique que poésie et surtout quand je présente de la poésie politique.

en réalité nous devons définir une ligne clair qui est de la poésie soit mais de la poésie action sur le réel, de la poésie qui tranche dans le langage, et donc fatalement dans la poésie et ses vieilles formes.

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