lundi 11 décembre 2023

je dis à tout le monde j’ai perdu mes numéros et j’imagine un gars fait en numéros qui perd ses numéros. j’imagine un bonhomme tout en numéros comme s’il était des calculs. des calculs entassés des opérations de mathématiques. des calculs d’angles. des angles j’imagine quelqu’un en angles ou en numéros comme du comptage. quelqu’un qui compte et qui n’est que des comptes des façons d’évaluer l’angle. l’angle d’attaque, l’angle d’approche. des approchements. non pas ce qui approche mais le mouvement d’approche lui-même. et là il a perdu ses numéros. ça veut dire que c’était un être de chiffres et il perd ses numéros c’est comme la dernière fois un homme dessiné qui était fait qu’en dés. en petits dés pas des dés à coudre des dés de jeu. des petits cubes avec des points des chiffres dessus mais surtout l’image du dés. il avait des dés sur lui il n’était qu’un jeu inventé. un jeu dont on ne sait les règles avant d’avoir jeté le dé il n’était qu’un jeté de dés pour un jeu dont on ne connaît pas les régles. j’imagine un gars tout en nombres qui perd ses numéros. car les calculs ne calculent rien les calculent sont une manière de se perdre. je vais à la bibliothèque. je pense à l’ambassadrice de Palestine elle semble une femme normale française qu’on connait. Elle parle sur Gaza en énumérant les crimes, un mec lui dit « Mais Palestine vivra Madame ». Dans un contexte si sérieux de politique et de France Insoumise, un contexte si spectaculaire et de numéro médiatique un peu, le « Palestine vivra » fait irruption comme une façon de rassurer une pauvre femme. Une femme qu’on aime et qui est proche de nous. Ensuite on la voit en photo dans un petit resto avec un militant qu’on connait. La soudaine proximité de l’ambassadrice de La Palestine, la façon dont ce pays fait irruption en nous. Dans ce contexte de spectacle médiatique, de télévision, mais nous sommes toujours dans la télévision. Ce n’est pas la sensibilité en opposition au spectacle. Mais la sensibilité qui est elle-même un spectacle. Qui est elle-même une sorte de sentiment sans sentiments, qui est un sentiment qu’on ne peut apercevoir que de loin on dirait. Qui est toutes nos émotions mais qui se taisent au loin et qui taisent même ce loin. Dans ce spectacle des irruptions de monde. Des suggestions d’émotions. Dans ce spectacle l’intime mêlé au politique, au peuple. Des sentiments qui sont déjà des actions, des stratégies. Ce pays est l’irruption de ce pays en nous. Ce pays c’est cette ambassadrice, c’est la céremonie qu’on lui fait aussi. Palestine vivra madame. L'intime est spectaculaire. L'émotion est une action, une prière.

La droiture, la séverité, la gravité, la rectitude, de l'ambassadrice de Palestine. Son sérieux un peu foid. Elle énumère les crimes et les rapporte comme une journaliste neutre. On imagine l'émotion. On imagine son émotion. Un homme dit "Mais Palestine vivra Madame". Il introduit l'idée que ce n'est qu'une femme. Qu'on parle réellement de Palestiniens qui meurrent. Elle énumère les crimes en restant sérieuse. Habillée de noir, belle, mature, un peu vieille.

Le temps en nous. Le temps que les palestiniens meurts tout les quart d’heure, n’est pas le même qu’ici, fait se demander ce qu’est le temps.

Je vois Charles alors que je pensais à lui. Je lui dis alors « tu es un esprit pour moi ».

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