mardi 15 novembre 2022

les aventures de Moulu

Moulu marche dans la ville. on le voit avancer. Moulu c'est le personnage. il marche il avance. il va au marché aux puces. avec les biffins et les biffines. c'est sympa comme mot biffine. on pourrait dire biffine toute la journée. ou biffin. Moulu pense qu'on est une poussée. donc pourquoi pas. pourquoi pas pousser. et vivre aujourd'hui. et pourquoi pas dire bifine. car tout ça n'a pas de sens. Moulu pense qu'on est des poèmes qui poussent. Il n'y a pas à en faire une maladie. bifin bifine. bi-fin ? fin double. redoublée. fin qui meurt. dont on ne comprend pas le sens. pas de sens à rien. à part nous-même le sens de la vie, qui pousse. nous-même des héros. et faim. oui du coup faim f-a-i-m. voilà ce qu'on est. voilà, parle Moulu. car il parle plus qu'il ne pense. Moulu d'ailleurs son nom c'est une action. c'est un verbe plus qu'un nom. parce qu'il est plus une poussée que quelqu'un. Il n'a pas le temps de penser à sa vie par exemple. ou alors il pense comme il marcherait. comme il avance dans la rue. et on sait pas jusqu'où l'avancée va aller. Il est l'avancée plus que quelqu'un Moulu. une avancée plus qu'une vie. c'est pourquoi peut-être Moulu ne regarde pas trop le gens dans les yeux. Il ne peut pas regarder et parler en même temps. Et même parler c'est pas vraiment ça. c'est commer marcher, comme avancer. alors il n'a pas le temps de penser non plus quand il parle. Il pousse. Et le ciel, les rues, le bon air, tout ça pousse aussi. Moulu pense là par exemple à être poéte. Moulu se sent un peu poète. Il sent un air chouette qui lui vient, un truc beau. Il sent qu'il va être poète. Il ne pense qu'à ça actuellement. C'est à la limite la seule pensée qu'il a. Mais en fait il a du mal avec ce mot aussi. Car en fait être poète veut juste dire vivre. mais même vivre aussi c'est une idée en trop. Et il sait au fond qu'il ne faudrait pas parler de ses futurs poèmes tout comme on n'a pas pour projet de vivre. on n'écrit pas je soussigné Moulu décide de vivre. a le projet de vivre. travaille sur le truc de vivre. c'est pourquoi il y a comme une honte à parler. et parler de ses projets. encore plus. Et ses projets de poèmes aussi. alors que c'est les paroles qui parlent de nous. qui nous ont comme projet. elles ont pour projet qu'on vive. Mais elles ne disent rien non plus. Les mots portent un secret. Ils savent que nous existons. Mais nous nous ne le savons pas. Nous nous n'avons pas ce mot là. Les mots non plus en fait ne veulent rien dire. Ils ont un secret sur notre existence comme une preuve. mais cela ne veut rien dire. car les mots ne disent rien. à part baragouiner dans notre dos. et c'est nous-même qui le faisons. c'est nous-même qui baragouinons dans notre dos. on baragouine par exemple qu'on vivrait. que tout le monde vivrait. que tout le monde aurait une vie qui bouge en eux. tout le monde est comme des personnages. les gens semblent avoir des vies. Et on voit les vies bouger autour de soi. On voit qu'il y a une vie au dehors de nous. les gens vivrait et tomberait dans leurs corps. ils tomberaient dans leur vie. dans la pensée même de la vie. comme ils tomberaient dans leurs mots. dans un mot avec tous les autres dedans. celui autour duquel on tourne. Mais c'est lui qui nous tourne autour. de différentes façons. avant de nous bouffer tout cru. ou étant déjà fini et continuant. poussant cette fin sans fin, sans sens. etc.

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