vendredi 4 novembre 2022
Moulu marche dans la ville. c’est une ville qu’il connaît peu. tout a un air nouveau, du coup. tout a un air neuf dans cette ville. Moulu marche dans la ville, on le voit dans le film. on le voit dans l’air bleu. dans l’atmosphère matinale. même si c’est l’après-midi il y a une atmosphère matinale avec cette ville. car Moulu vient d’y arriver alors tout lui semble neuf. Tout semble comme s’il allait faire que passer. Qu’il n’y avait pas à réfléchir trop et pas à devenir quelque chose. Plutôt à vivre juste la journée. mais même journée est une mesure un peu trop précise. car c’est pas non plus une question de moment présent. c’est plus une question d’éternité ou si on veut de mort. c’est une question que les choses n’ont pas de durée. ça vient de tous les côtés et on ne sait pas combien ça dure. Combien de temps ça dure et qu'est-ce qu'on va faire. Et quand est-ce que ça va s'arrêter, on ne le sait pas. C'est les deux en même temps. ça continue et ça s'arrête. on est un tas d’agissements qu’on ne pourra voir qu’après. Même le après ce n'est pas du après. C'est une pensée qui arrive après la vie, et qui l'attend à la fois. Qui ne sait pas si elle veut cela ou arrêter, et qui ne dit surtout rien. on pense pas mais on marche. On a pas le tems de penser. Moulu va faire quelques petites choses et s’en aller. personne ne lui demande des comptes. n’ilmporte quoi pourrait faire l’affaire. n’importe qui à qui parler. il baigne comme dans un fond. c’est à peine s’il parle. en réalité il ne parle pas. il va finir par se taire si ce n’est pas déjà le cas. il va vivre non pas le moment présent mais la mort du temps. Cette poussée qu’est la mort du temps, des mots, des moments, de la pensée, dans la pensée. il va se taire dans la ville. Moulu marche et il voit les immeubles. les statues. tous ces trucs qui sont comme dans toutes les villes. c’est comme une ville dans un film. on dirait que les gens et la ville y jouent à faire la ville. la statue y joue à faire la statue de la ville. les arbres et le fleuve y jouent à faire le fleuve. et la lumière y joue à faire la belle lumière. et presque on dirait que les gens y jouent à faire les gens. on le voit bien car la ville est inconnue à Moulu. et pourtant elle semble vieille. Elle semble trés ancienne et il semble bien la connaître. elle accomplit son rôle de ville normale et les gens leur rôle de gens normaux. de gens génériques. de gens dans la masse. qui, grosso modo. qui, bonan malan. ne se distinguent pas entièrement des autres gens. ni même de la pierre ou de l’arbre ou des voitures. on voit qu’ils accomplissent une sorte de destin. ils remplissent. ils accomplissent quelque chose. L’accomplissement n’est pas une idée qui leur vient. ni vivre. Ils le font, c’est tout. Ils poussent. Ils perséverent là-dedans. Ils poussent le bouchon à vivre. Ils font que ça. Ils en peuvent plus. C’est ça leur poussée, un surplus de pensée. d'une histoire. C’est pourquoi Moulu dit qu’ils mènent une vie de personnage de film. et la ville aussi. le ciel, les bâtiments, tout ça semble raconter une histoire. porter une histoire. tout ça fait partie du décor de beaucoup de gens. mais carrément eux-mêmes, leurs vies-mêmes, c’est comme un décor. et c’est comme un film. et le ciel, les immeubles, racontent quoi. et le terrain de jeu pour enfants. et le bon air. l’air libre aujourd’hui. tout ça raconte une histoire et des histoires. Mais c'est des histoires qui disent qu'il y a un silence. Ou plutôt ce sont des histoires qui sont elles-même le silence. Qui crée elle-même du silence. Quand on verra cette histoire. quand on verra ces images à l’écran, on devinera tout ce qui n’est pas dit. toutes ces vies dans cette ville. dans les batiments délabrés à côté. ces bâtiments qui ont été aussi les personnages des vies des gens. tout comme pour nous ce sont des personnages. des symboles des vies vécues là. à accomplir ces vides ces vie de silences. mais ce qu’on devinera c’est justement aussi qu'il n'y a rien à dire de partoculier car on ne parle pas. et que l’histoire fait un trou. Fait un trou même pas dans tout ce qui pourrait être dit, mais dans la parole, dans justement l’histoire, l’histoire de vivre. et l’image représente toutes les vies, et leur silences, et le silence de la vie. cette histoire colportée fait trou.elle ne raconte aussi que l'histoire d'un trou. l’espoir, l’histoire, le destin. de tout un tas de gens. la raconter, c’est remplir quelque chose avec du vide. avec une parole vide. c’est ce que font les gens et la ville. ils poussent leur histoire. ils se poussent dans leur histoire et ils poussent leur histoire. ce n’est pas que la leurre d’ailleurs. ils poussent une commune histoire. comme un fond. un bain de fond. un bain de fond qui parle, bruite, musique, et se tait.
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