jeudi 17 novembre 2022

on dirait pas qu’on s’est engueulés et si on se revoit on ne dirait pas qu’on s’engueulera pourtant on pourrait s’engueuler ça pourrait se passer comme ça on s’est déjà engeulés mais je me souviens plus et on pourra encore s’engueuler mais là on y pense pas là il semble qu’il n’y ait pas de problème particulier on se sourit on est bonhomme c’est le fond bonhomme de l’existence c’est comme si on rentrait de vacances qu’on ne faisait que se croiser on emmerde pas l’autre avec ses problèmes on survole les sujets on a pas vraiment de problèmes pas de problèmes particulier on ne va pas s’engueuler tout se passe normal et après si ça s’engueule ça semblera pourtant évident ça semblera comme si c’était déjà là en suspens l’engueulade comme un orage en suspens comme si ça devait bien arriver comme si déjà il y avait un truc qui ne marchait pas alors quand ça ne marche pas pour de vrai ça nous semble évident on savait que de toute manière toute cette histoire ne marchait pas alors quand ça arrive on trouve ça normal mais à la fois on s’en souvient plus on sait plus pourquoi on s’est engueulés il y avait juste quelque chose qui marchait pas déjà une discordance à la base mais cette discordance poussait il y avait du sens qui poussait et on allait de rendez-vous en rendez-vous comme à saute-mouton c’est-à-dire qu’on était en suspens on n’allait pas à un rendez-vous pour parler mais parce qu’on y avait été invité et qu’on y était et qu’on se revoit plus tard alors à plus comme si on avait pas décidé d’y aller mais qu’elle était notre vie et que notre vie poussait en nous et quand même que c’est une idée un voeu que nous pousse l’idée en nous de vivre mais bizarrement car l’idée d’en être ne nous pousse pas comme ça normalement elle nous pousse comme un être comme si on était des paroles ou une mais qui se taisent qui se terrent des paroles comme des silences et des idées et des idées comme quoi on existerait comme des personnages à la télévision qui poussent leur personnages et tombent dans le film avec toutes ses infos et ses relations et ses émotions et donc avec ses engueulades parfois et donc si on se rencontre on ne verra pas qu’il est possible qu’on s’engueule on ne pense pas à la nuit quand on est dans le jour on ne l’imagine pas on voit mal même pourquoi on se l’imaginerait quel est l’intérêt de penser à la nuit la nuit est contenue dans le jour le jour est comme la nuit mais on se passerait de l’idée de la nuit on y pense pas il y a quelque chose qui pousse comme un ciel on ne demande pas pourquoi un ciel pousse et bien c’est pareil avec les relations avec ce qui était notre relation et ensuite la nuit est arrivé on savait on sentait bien que la nuit était dans ce jour dans ce ciel mais il n’y a pas de nuit non plus quand on est dans la nuit on a aucune idée du jour non plus de ce que c’est de ce que ça pourrait représenter en fait la nuit n’a rien à voir avec le jour pas même un contraire, pas même un rapport d’inverse, c’est d’un tout autre ordre, en fait la nuit est un peu le jour mais d’une certaine autre manière pas du tout, d’une certaine autre manière on ne voit aucun rapport entre ces deux choses, et pourtant je me prends les deux en même temps dans la gueule, mais alors je ne me sépare pas, je ne parle pas, je ne l’ai pas rencontrée, ensuite on s’est engueulés, et si je la re-rencontre, on ne pensera pas à l’engueulade, l’engueulade restera comme en suspens, mais même l’orage en suspens c’est du flan, car une fois l’orage, ou la nuit là, il n’y a pas d’idée de redouter, de suspens, il n’y a pas de probléme particulier, il y a ce fond bonhomme, ce côté marrant des gens, ce truc accueillant, comme si on était prêt à aller dans le mur, mais c’en serait trop dire sur le mur, si on est le mur on ne parle pas du mur, on le vit, on l’est, il n’y a pas de problème particulier, on raconte des anecdotes, on fait la cuisine, on est dans les histoires, les trucs un peu extérieurs à nous, même l’extérieur on en finira avec cette idée, l’extérieur rieur, on mourra de rire dedans, ou d’ennui, ou d’autre chose, on s’ouvrira dans l’extérieur, l’idée de l’extérieur ou l’intérieur, ou quelconque endroit d’où que ça nous vient, d’où que ça nous viendrait, pas de parole, pas de sens, même pas crever, la bouche ouverte avec le vent dedans, et même s’il y a une engueulade en suspens, et qu’on s’est déjà engueulés, on ne sait pas ce que c’est, ce n’est même pas une question de savoir, et même s’il y a un orage en suspens, c’est un orage d’un tout autre ordre, il ne faudrait pas dire qu’il y a un orage, ou un beau temps, quand il y a un beau temps on a pas à dire qu’il ya un beau temps, ou, ce qui est suggéré quand on le mentionne, ce que ça veut dire par rapport à un mauvais temps, quand on est l’orage nous-même on ne dit pas ça, mais il se pourrait que je sois qu’une flamméche, pas un orage, ni un beau temps, pas un ciel en tout cas, que je sois même pas bien quitté, que je sois une vie en kit sur moi, sans me quitter, un kiki, sans bords, une bouche-kiki-kit de vie, j’ai pas pu rien faire, ni la rencontrer, ni m’engueuler, ni rien faire, rien faire j’ai pas pu le faire non plus, même regretter c’est n’importe quoi, je vais continuer, si on se voit au final j’agirai normalement, car moi déjà je me suis pas encore vu, moi déjà j’ai à naître, moi déjà je suis dans un travail, quand je dis moi je veux dire tous ces êtres, qui m’aiment, qui se séparent de moi, c’est mal dit, ils ne font ni l’un ni l’autre, cest des voix, ils cherchent à dire quelque chose, alors qu’ils cherchent à se taire, ils cherchent à se terrer dans une parole, une parole qui se trémousse en moi, comme son cul, et sa bouche, comme son corps, et son âme, mais j’aurai ni son corps, ni son âme, j’aurai qu’une lame, et une larme, pas de corps mais une danse, un poème qu’on pleure, ou qu’on rit, pour en finir avec tout

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