je raccomode la couture de mon pantalon. je pourrais dire ça plusieurs fois. raccomode. pantalon. couture. je prends un fil et je coud. je raccomode. je pourrais décrire pleins de petites choses comme cela. des choses du quotidien, pourquoi pas. pourquoi pas ! la vie n’est pas intéressante. ce qu’on en dit n’est pas intéressant. alors pourquoi pas écrire et vivre et pousser. écrire comme pousser. pourquoi pas.
incessament sous peu. incessament soupe. la vie incessament une soupe. je sais pas comment ça me tombe dans la bouche ces mots. je sais pas comment ça me tombe dans la bouche, dans les mains, cette vie. je répète : je raccomode ma poche de pantalon. on a progressé depuis tout-à-l’heure. c’est une poche de pantalon que je couds avec du fil magenta. du fil rouge, du fil violet rouge, du fil magenta. est-ce que tu vas continuer à pinailler ainsi, est-ce que tu vas continuer à piailler ainsi, piailler et pinailler. tiens ça me fait penser je voulais faire un truc avec tu t’entends dis, tu t’entends, dis, tu t’es tant dit que tu t’entendais pas trop, tu t’es tant dit tu m’entends ou pas dis, que t’es plus trop sûr. il faut mettre un truc après le que. tu t’étends, tu t’es tant dit. tu t’étends ton ombre. ton ombre s’étend. ton éteinte. tu t’entends mieux, tu t’es tant dit que t’existais, en toi, tu t’es tant dit que t’existais pas tant, que c’est épatant. je veux dire que tu t’étends dans ce temps. qui est fait de ces tant de fois où tu t’es dit t’existes ou pas. mais tu t’l’ai tant dit qu’tas pu qu’à étendre tes fesses. t’éteindre dans tes tintements. étendre ton ombre. étendre ton oeil. tu t’étend ton tant dit. tandis que tu t’éteins tu tends. tu tends à t’étendre. dans le temps fait de toutes ces fois où tu t’es dit. j’existe. j’existe pas. tu t’entends, dis. tu t’entends dire. tu tant te tends et demande. tu t’es tant dit que t’existais et puis non que t’es plus trop sûr. t’es plus trop sûr de la question. tu as juste son insistance. ça fait un bruit. c’est un temps. tu es en dilettante face à ça, dis-les dis-les les tantes. dilettant. dis-les temps. dis tous les temps en un temps, en même temps. dilettant ne veut rien dire. ça fait penser au mot squelette. va savoir pourquoi dilettant fait penser au mot squelette. ça veut rien dire les mots. tu l’as dit tant de fois que t’étais dilettant. tu l’as dit tant que t’existais et pas, que t’étais un dilettant face à ça. face à dire les temps. t’es dit dans le temps. t’es dans ce temps de tant dit et tandis que tu t’étends dedans que t’es tant dedans tu t’entends et tandis que tu t’entends que tu t’éteinds dans tes pensées tant dites dans cette insistance tu sais plus trop ce que c’est que la demande à part son bruit son instance son insistance dans les instances. ce côté géré. administré. t’étends ton cul dans les temps. les tant dits. les tandis que. les tant dits dits tandis que tu t’éteins. que tu cherches ça. dis dis qu’à. t’as pu qu’à pas dire. tandis que le tant à dire et le tant à se taire. t’enterre, et tu t’étends dedans. voilà je voulais dire quoi d’autre. les bouts de mes pieds sont encore froids. je suis pépouze dans mon lit. t’imagines rimbaud en train de taper son texte sur son ordi portable. t’imagines arthur rimbaud en train de taper une saison en enfer dans son lit dans son appart’ chauffé. quand on est couché dans son lit on dirait qu’on ne va faire que des choses pas super intenses. ce n’est pas comme quand on est debout en train de marcher. si les émotions nous viennent, elles passeront dans ce corps allongé. si la douleur par exemple devait se manifester, on y verrait un contraste avec cette position allongée, mi-assise, dans mon lit. si la grandeur, l’amour de l’humanité, des animaux, la douleur, le déchirement spirituel…venaient à moi. ça ferait grand contraste avec ma position de corps. si tout ça venait me travailler au corps, un observateur qui ne saurait rien de ma vie mentale ne s’en douterait pas. je ne sais pas bien ce que je dis quand je parle de conflit spirituel, de désespoir et de rage, d’espoir. mais toutes les émotions peuvent après tout me passer. rien qu’avec ce petit ordi et sans bouger de mon lit. mais on voit que je ne fais qu’effleurer, que toucher, à la lilmite, ces choses, ces émotions, peut-être, pas vraiment pour les voir, pas vraiment même pour les désirer, mais pour qu’elles partent, pour dessiner un espace entre elles et moi, pour n’être que dans cet espace entre elles et moi, pour ne connaître que ça d’elles et de moi, elles et mon corps allongé un après-midi, mercredi, à Marseille. Bon, continuer à me ballader, avec l’écrit. avec le dessin et les cris. je reprends une lampée de miel. tel winnie l’ourson. mes doigts vont coller, mon clavier aussi. j’avais d’autres choses à dire je crois. des choses mieux. des choses sur les relations hommes femmes je crois. homme femme au singulier du moins. c’était la relation de homme et de femme. ils se rencontrent dans l’air bleu. dans l’air glacial et bleu et hivernal. ce sera un super air à décrire par un écrivain. on s’en foutra. on en fera des tartines avec ciel mais on s’en foutera. ça n’intéressera personne comment était ce ciel. et ce que homme et femme se sont dit, est-ce que ça intéresse quelqu’un ça. ensuite quand ils ont du se quitter. ils ont du se quitter ce jour-là. il y ainsi des mots qui portent une gravité. qui ont l’air d’être plus grave. c’est comme ça me fait penser quand elle dit je suis chaude. tu veux faire un truc cet aprèm’, ouais je suis chaude. on ose parfois pas trop dire ça. ça veut dire que l’aprem’ n’est pas une vraie aprem’. aucune aprem’ n’est une vraie aprem’. c’est comme toute la vie qui s’engage à ce moment-là. mais la vie non plus n’existe pas tout comme la mort. car c’est de même que de dire je te laisse. on entend presque je te laisse à la rue. on dit ça comme si on libérait l’autre. allez j’te laisse. l’air était beau et hivernal et elle lui dit allez j’te laisse. elle lui dit je suis chaude et allez j’te laisse. le mec aussi lui dit je suis chaude. aucun ne dit vraiment je veux t’aimer par exemple. ils ne disent pas vraiment non plus par exemple je te quitte. ils s’disent on est chauds on est chauds pour sortir se voir cet aprèm’! on est chauds pour se voir. ça non plus ils le disent pas. se voir se voir tu veux qu’on se voit. ça fait tout de suite un peu grandiloquent se voir. c’est pas pareil que on se capte qui lui fait trop petit, trop rabougri. le on se capte fait un peu trop minable. mais de toute manière notre voix est minable. quand on parle on entend le vide. je suis chaude par exemple. on entend là-dedans que quelque chose nous travaille au corps. c’est l’histoire d’avoir une relation qui nous travaille. c’est par le corps que ça veut sortir. et sortir de l’idée de corps aussi. de relation aussi. ça nous travaille en dedans cette histoire. c’est une histoire de remplir son après-midi et en même temps dire je suis chaude je veux brûler. on diriat qu’on parle à la fois d’un aprés-midi et de brûler. mais on ne dit pas qu’on veut brûler non plus. car au fond du fond on ne dit rien avec la parole. on se tait dedans. notre parole est vide elle est vidée de mots. quand elle dit je suis chaude elle est une parole qui veut sortir qui nous travaille au corps elle dit je suis chaude de sortir dans l’aprés-midi d’hiver je suis chaude elle veut dire je veux brûler que tout moi soit travaillé par le feu mais je ne veux plus entendre parler je ne veux plus entendre parler de brûlure ou de vivre je ne dis pas ça je dis je sortirais bien avec toi dans l’aprés-midi clair et froid mais je ne dis pas je brûlereai je brûlerai dans ce calme ce froid non jamais on a pu même dire ça car ça ne veut rien dire et nous sommes une parole vide.
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