jeudi 23 septembre 2021

c'est comme être dans un goulot avec un autre, juste avant que ça se referme, et il faut au plus vite prendre la parole, il faut au plus vite que je m'ôte la parole, comme on s'ôterait l'un l'autre, et qu'on s'ôterait l'idée de l'autre, et l'idée de moi, et quel autre soi-disant, quoi à dire, sur quoi à être, soi disant, taire l'idée d'être, être l'autre en moi, alors que je le traverse, que je traverse ses mots, qu'on se confond les bouches, qu'on se donne les mots l'un l'autre et qu'on se les ôte, qu'on se les circule de l'un à l'autre, et puis qu'ils se taisent en même temps les mots, et nous avec, qu'on soit tus avec nos mots, et toi et moi, qu'on se taise ensemble, et qu'on sache plus ce qu'est se taire non plus, qu'on sache plus ce que c'est continuer d'arrêter, qu'on soit ainsi avec des mots vides, incontinent de mots, que tout nous soit vidés et les mots avec, les mots même pour dire le vide, mais plus rien à dire, qu'un vide qui n'a pas de mots, qui s'écrit dans tous les sens, qui s'orthographie graffiti feu d'artifice fesses feu d'artifesses tire de toutes part traverse les fils et les filles et la famille fourmillante en nous et quitte tout, et tait toute idée, toute idée donc, d'un quelconque autre ou quelconque moi, ou un autre con, quelque quelconque con ou vulve qui me fait naître, alors que c'est une naissance à rien, naisance comme un aryen, mais terminé les morts aussi, cette idée, débarassez-moi ce tas de cadavres, leur idée aussi, retuez-moi la mort et oust, maintenant c'est la vie dans la mort, mais sans les mots dessus, la vie et la mort mais sans savoir ce que ça veut dire, en confondant le sens des deux mots, maintenant c'est comme un trou sans bords, un trou, mais il a pas de bords, il a pas de mots non plus, pas de mots pour le dire, mais c'est même pas question de dire, car on dit comme on fait, et surtout on dit pas, et on ne fait pas, et on ne pense pas, on entremèle nos pensées, nos langues s'étreignent toi et moi on s'épousent les corps et toute idée de c'est quoi le corps, c'est quoi ces membres, c'est un corps comme une ponctuation, un rythme, c'est du temps qui vient nous naître en dedans, c'est des naissances qui nous viennent, et le temps est comme un gros tas, qui fait encore son bruit en moi, car il reste, il stagne, il ne passe pas le temps, il ne vient pas non plus naître en moi, il me laisse avant les choses à attendre d'en être, et je ne suis pas encore né, alors je ne suis que de la panure, un truc à la fois qui vient après, après ma vie je refais, je me re-coupe le gazon sous le pied, on est des panés, et ça grésille en nous, ça fait des bruits, on a plus qu'à refrire le tout, c'est-à-dire re-modifier ce qui se passe, et écrire, pour tour refaire, et tout requitter encore, quitter tout et les mots aussi, les mots comme quittter, car les mots sont en effet nous-même, les mots sont noués à notre gorge, les mots sont en effet du réel qui nous tombe dessus comme des pierres, mais un nous-même comme éboulé, et les mots éboulent tout, et sont seulement un éboulement, et ça abolit le dedans, le dehors, et ces histoires-là, et que ça nous viendrait, et comment ça nous viendrait, comment avec quels mains, les mains qui roulent tout, qui roulent les mots en nos bouches, et avec nos yeux et la bite, et le coeur, et tout mélangé, et membre par membre, comme une ponctuation, comme es poings qui entrecoupent ma phrase, et entre les poings j'arrive, et à la fois il n'y a pas un seul poing, il y a qu'une phrase qui arrive par le milieu, une phrase poing sans bords, c'est comme milles poings de partout, et ils viennent, viennent retourner tout mes mots et tout mon moi, et ça brûle les questions, la question brûlante de où je vais m'arriver, ils la brûlent dans l'oeuf, question d'où je nais, dans un oeuf sans bords, qui éclate, et c'est toutes mes naissances autour, tout le temps rassemblé, tassé là, qui éboule tout, tout problème physique, de se situer dans l'espace, ou le temps, l'espace-temps oust, ces concepts aussi, il éclate et quitte la physique, ce soi-disant problème d'être dans la physique

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