mercredi 7 septembre 2022

moi je n'existe pas. c'est les choses autour qui existent. quand il y a une conversation par exemple. il n'y a pas de paroles dedans. on n'aborde pas la conversation d'une manière. la conversation c'est moi. c'est un bord. un bord sans bord. juste bon qu'à saborder tout le vivant. c'est une conversation de pirates. avec des sabres et des odeurs. et je me casse les dents sur le bord. ou je me casse dedans disons. je m'en vais dans la conversation. et même dans une phrase. une seule phrase. car il y a pas vraiment de phrases. à part moi-même la phrase. qui se bascule dans toutes les phrases. toutes les voix qui conversent. mais c'est des voix qui disent rien. qui circulent en moi. et autour. c'est des mots comme des choses. ou comme des êtres. qui nous viennent dedans. Comme des gens qui viennent me voir. qui repartent. Mais les êtres sont pas des êtres. c'est des mains. c'est des manières de passer. personne vient vraiment sinon. et personne part une bonne fois. on est coincé entre les deux. à se demander quoi. quoi qui faudrait faire. qui qu'on voudrait voir. qui qu'on voit. combien ils sont là-dedans. et on cherche comme une personne parmis toutes les personnes. mais les personnes ne sont rien. et soi aussi. on ne cherche plus une personne mais on cherche à disparaître. on hésite, on sait plus. on est une hésitation. on va finir par se noyer dans tous les êtres. ou tout seul. disparaître sans même nous. sans y mettre du sien même. on sait pas combien ils seraient. et pour disparaître ou pour être. commment il faut compter. comment formuler ça pour faire quoi. et puis se taire dans les êtres. car les êtres ne sont que des voix. et encore. des voix qui disent rien et qui se basculent en nous. qui se bousculent au portillon. et qui sortent en un seul bouchon. qui referme le couvercle sur tout ça. sur tout ce rien. qui remue et bruite. tous les jours. et tous les jours sont entassés. tous les jours les jours sont un tas. c'est du temps qui est un tas. du mouvement dans l'immobilité. dans un tas. Tous les jours, tous les jours se rassemblent. Et on s'envoie bouler dedans. par un geste. par un petit chant qui envoie tout bouler. qui nous envoie nous ébouler. dans toute la vie. qui est mot creux. on se débarasse de l'idée de la vie aussi. de ce qu'elle est. on se pend dedans. mais comme dans la pensée. dans ce mot de vie aussi. notre vie représente le vide. le vide de sens de vie. c'est cela notre vie. c'est l'impensable. rien qu'à vivre. rien qu'à parler. c'est pas sorcier. on commence sa journée et rien que ça c'est du suicide. un suicide dans sa vie télévisée. un suicide télévisuel seulement. c'est-à-dire un vrai. il n'y a pas de suicide qui se fasse sinon. ce n'est d'ailleurs pas une option valable à désirer. c'est presque dommage. il n'y a pas de mort non plus dans cette vie. il n'y a qu'un être qui nous suit. et qu'on est. et dans lequel on se suicide. en même temps qu'il nous parle. en même temps que sa parole se trémousse en nous et sort. ou qu'elle se coupe la chique avant même être sortie. on ne sait plus si on veut sortir ou si on veut en même temps fermer la sortie. fermer toute idée de sortir ou quoi faire. on réduit l'espace à nous-même. et on en finit avec l'espace, avec les questions. avec presque les voeux même. on devient taré. on se terre dans un taré tous les jours. rien qu'en vivant. et en continuant à parler. car tout en se pendant on parle. cependant qu'on parle. on fait parler les morts. on va voir des gens aujourd'hui. c'est comme des gens dans un bar. c'est nos amis. c'est nos amis dans le feuilleton. c'est comme un feuilleton. et on va d'un ami à l'autre. Comme si on était un vent. Les gens sont pas des êtres. Ils sont des manières d'êtres. on pourrait aimer les gens comme ça. ça serait pas plus mal. comme ça on les ferait pas chier à leur faire accroire en la vie. comme si on savait ce que c'était. on leur ferait pas accroire un concept de vie. on leur enfournerait pas ça en leur tête rien qu'à parler. et on les gonflerait de ça on les gonflerait bien. on les gonfle de vide les gens. on aime bien gonfler les gens et leur faire accroire des trucs à l'intérieur. c'est pas plus mal de se gonfler ensemble cela dit. plutôt que de se faire accroire cordialement. plutôt que de se faire avoir par la vie et la sympathie et l'homme et les mots. la communication démocratique dans le respect des mots des zhumains. alors qu'on dit rien! et on pourrait plutôt prendre les zhumains pour des manières de passer. des mains. sinon il y a personne. il n'y a à peine des moments qui se succèdent. et il n'y a pas d'être et pas de moi. il y par contre un nous, oui, et qui baigne dans un moi. mais c'est des voix qui viennent basculer en nous, et nous en elles. et puis disparaître dans toutes ces voix. qui n'en sont pas. qui ne sont que des tombées. en nous. des êtres qui tombent en nous. comme du temps. et elle est trés forte pour tomber dans les êtres. pour tomber amoureux d'eux. car évidemment il y a ce problème de l'amour à régler. ce n'est d'ailleurs pas un problème. amour c'est ce qu'on dit quand on pète de la bouche pour remplir un blanc. cela dit on ne fait que ça de remplir des blancs. cela dit si on enlève quelques lettres on voit la mort. c'est pourquoi on pense que les rencontres vont très vite. on se dit que très vite on est attaché à l'autre. alors que c'est simplement la vitesse qui est allé vite. et la vie c'est que des vitesses. car c'est des manières d'être coiffé au poteau. aux poteaux de couleurs. on est souvent terne dans notre vision de l'amour. car on ne sent pas la balle toute proche. on a l'impression qu'on est tiré par l'autre. alors qu'il nous tire dessus. qu'on est tiré par une balle. dés ses premiers mots elle sent que ça la tire. elle met le grappin sur l'autre. autant qu'elle est engrapinné. et y'a toute une grappe de vie qui vient. en réalité ce n'est pas une grappe qui vient. c'est une grappe qui vient pas. c'est une grappe de venue seulement. d'une grande avenue déserte où on titube. ou avec des camions qui passent. auxquels on parle. dés ses premiers mots et même avant ça nous a tiré. et ça nous a tiré dessus. mais en fait on sait pas quand ça a commencé. quand ça a finit, aussi. comment on sent un coup de foudre par exemple. il faut être la foudre pour vraiment la savoir. savoir comment que ça vient. le coup de foudre est comme la vie. et la vie on arrive avant. et après. on ne sait plus ce que c'est. on a d'ailleurs rien à dire. à part reprendre la bande. reformuler un truc. bricoler avec ce tas d'informations. les informations ne disaient rien. Ce n'était qu'un machouilli. une chose à reformuler. Entre ce qui va venir et ce qui est passé. Ou plutôt entre ce qui va pas venir. Et ce qui s'est pas passé. car il ne semble pas que j'en touche beaucoup là-dedans. Mais il y a cependant un mouvement de cette vie.

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