vendredi 3 septembre 2021
nous sommes dans une sorte de télévision. on a des voix en paté. en paquets. on est comme des paquets d'informations. on arrive direct là-dedans. dans tous ces trucs pré-fabriqués. et on danse avec ça. nous n'avons pas de mot particulier à dire là-dedans. il n'y a pas de mot vraiment à part comme un ensemble, un ensemble de mots, et c'est alors comme des masses. des masses de problèmes, de jugements mélés, de relations. des choses, comme des animaux, menacants autour de nous. en suspens. il n'y a pas de communication à proprement parler. mais on s'expérime. on communique en faisant comme une danse. en baragouinant. en s'agitant en soi-même. c'est comme un soir tout autour de nous. et donc ça ne parle pas des masses. c'est juste comme des masses qui s'entremèlent. et puis qui nous font tout quitter. et quitter l'idée de tout et de quitter. la sincérité, la franchise, la gentilesse aussi, sont des valeurs étranges à dire, car il n'y a pas vraiment de paroles, mais il y a comme une poussée, un cri, on pousse une plainte, mais dans notre parole il n'y a comme pas de mots. la parole ça nous tait. et il faudrait le refaire à son tour, et boutter en touche tout ce qui est plus haut, plus intellectuel que ça. que cette parole qui ne dit pas grand chose, et qui danse. les paroles trop intellectuelles et le sens et la commmunication en marche dans la politesse bétasse. tout ce qui est plus haut que cet écrasement et cette danse. on fait trop croire qu'on a des mots et qu'il ya quand même des façons de parler à l'autre. on est trop polis et on croit trop à la communication. on croit trop aux discrours et aux morales dans les discours. toute ces façons de techniciser, falsifier la vie. je sais bienq ue je suis qu'un tas de techniques. mais à un moment donné faut pas abuser. à un moment donné faut justement se perdre là-dedans. et boutter en touche tout ce qui croirait pouvoir en placer une là-dedans. je suis rien, je suis même le rien du rien, comme un moins que rien. car c'est dans la parole que je me perds. c'est-à-dire aussi dans les relations. dans un tas de relations qui me viennent d'un coup. et qui me dépossédent complétement de moi car on est à la télévision. on pense avoir des problèmes avec des gens, mais c'est parce qu'ils sont nous-même. car il n'y a en fait ni soi ni autres, il n'y a que ce paté de voix comme un paté d'autres en moi. et il n'y a aucune entrée dans moi ou dans des autres en vérité, et aucune sortie. car il n'y a pas de mots. quand on parle il n'ya qu'une manière de prendre une variation. de prendre l'air dans la mort, même. il n'y a donc pas de honte à avoir puisque il y a cette séparation qui n'était pas vraiment voulue. à cause de la vie qui blablate et bruite en nous. mais dans cette vie et ses bruits et ses mots qui nous séparent de nous, il y a quand même certaines façons de parler qui nous foutent dedans. qui nous foutent plus dedans que si on s'emmerdait avec notre discordance tout seul, et pourquoi ça serait emmerdant. car même la discordance est une idée et moi je n'ai au fond pas d'idée. je bouffe mes mots. alors ça ne serait pas si discordant en réalité si on ne me fourrait pas des mots dans la bouche. je veux dire surtout des mots qui croient qu'ils veulent dire quelque chose. les mots de la société humaine et son sens et sa communication et ses idées et son aphasie et son absence de jouissance et de danse. nous parlons en mangeant nos mots, nous dansons avec eux et d'autres choses, nos forces animales même, et nous boutterons en touche en tout le reste, tout ce qui se veut au-dessus de ça.
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